La régulation émotionnelle : les fondations de l’être qui se développaient dans l’ombre

14/09/2022

La régulation émotionnelle : les fondations de l'être qui se développaient dans l'ombre

M. Manard


La régulation émotionnelle est un concept complexe, recouvrant différentes dimensions, et son développement repose sur une conjonction de nombreux éléments [1].


Mais qu'entends-t-on par régulation émotionnelle ?

La régulation émotionnelle permet aux individus de gérer la multitude d'émotions auxquelles ils peuvent faire face au cours de leur journée. Il existe de nombreuses façons de réguler les émotions, et un modèle théorique a été proposé [2,3]. Selon ce modèle, les stratégies de régulation des émotions peuvent être différenciées tout au long de la production de la réponse émotionnelle. Deux stratégies sont alors distinguées :

  • la régulation basée sur l'anticipation : comportements mis en place avant que toutes les réponses émotionnelles (comportementales et physiologiques) ne soient totalement activées et ne changent notre façon d'agir.
  • la régulation basée sur la réponse : comportements développés lorsque l'émotion est déjà enclenchée, après que les tendances de réponse n'aient été activées.



Ensuite, ce modèle définit cinq processus plus spécifiques [2, 3] :

  • Sélection de la situation : nous allons favoriser ou éviter certaines personnes, environnements ou activités pour nous permettre de moduler/gérer nos émotions. Par exemple, si nous ressentons du stress lorsqu'il y a beaucoup de monde autour de nous, nous allons éviter d'aller faire les courses le samedi matin en pleine affluence.
  • Modification de la situation : une fois sélectionnée, la situation va être modifiée pour façonner l'impact émotionnel, offrant alors différentes possibilités. Par exemple, au lieu d'aller faire ses courses dans le magasin bondé, nous pouvons y aller lorsqu'il y a moins de monde, faire une commande à retirer ou se faire livrer.
  • Déploiement attentionnel : chaque situation revêt différents aspects, et le déploiement attentionnel va permettre de se concentrer sur certains plutôt que d'autres. Par exemple, nous préférerons opter pour la livraison de certaines courses provenant du supermarché mais préfèrerons aller chercher le pain dans la petite boulangerie du quartier, plus rassurante même quand il y a du monde.
  • Changement cognitif : lorsque l'attention est focalisée sur un aspect particulier de la situation, il est possible d'en dériver différentes significations. Par exemple, si je me fais livrer les courses, je ne vois personne, par contre, aller chercher un colis est un entre-deux, un compromis.
  • Modulation de la réponse : quand les tendances de réponse émotionnelle ont toutes été activées, différentes stratégies vont être mises en place pour les réguler, notamment en diminuant l'expression du comportement. Par exemple, je n'ai pas le choix que d'aller dans le supermarché le samedi matin, je sens le stress augmenter, je vais alors tenter de respirer, d'aller à l'essentiel ou l'émotion sera trop intense et je devrais sortir pour m'aérer avant d'y retourner.



Enfin, ce modèle décrit deux types de stratégie de régulation émotionnelle [2, 3] :

  • La suppression de l'expression : changement de la façon de réagir à un évènement provoquant une émotion afin d'inhiber l'expression de l'émotion. Cette stratégie apparaitra à l'étape de modulation de la réponse.
  • La réévaluation cognitive: changement de la façon dont on perçoit un évènement ou dont on pense à un potentiel évènement provoquant une émotion dans le but de diminuer l'émotion provoquée par la situation. Cette stratégie apparaitra à l'étape de changement cognitif.



Pour exemplifier, vous allez à un entretien d'embauche et cela vous angoisse vraiment énormément. Vous attendez votre tour dans la salle d'attente et la pression monte. Soit rien n'est mis en place en amont et vous tentez de garder votre calme dans la salle d'attente en respirant, en contractant vos muscles, en vous rafraichissant, en remettant un peu de parfum... Soit vous vous préparez à cet entretien en vous disant que c'est un bon exercice, que cela n'est pas que pour vous évaluer mais que cela va aussi vous permettre d'estimer si le poste vous plait, etc...

Étant donné que la technique de réévaluation apparait précocement, il est possible de modifier toute la cascade émotionnelle. Au contraire, les techniques de suppression, apparaissent tardivement et ne permet de modifier que la réponse comportementale, sans vraiment réguler l'émotion désagréable ressentie [2]. Cette technique de suppression va également entrainer des effets délétères, avec une sensation de décalage entre ce qui est ressenti à l'intérieur et ce qui est montré à l'extérieur, pouvant avoir des conséquences sur l'estime de soi, des difficultés de développer des relations intimes et une tendance à développer des comportements évitants [2].

Dans une revue de littérature [2], des chercheurs se sont intéressés aux aspects affectifs, cognitifs et sociaux de ces deux techniques de régulation émotionnelle. Globalement, la suppression présentait des conséquences moins favorables que la réévaluation, notamment en diminuant l'expression sans diminuer le ressenti subjectif (d'un point de vue individuel et physiologique), en requérant plus de ressources cognitives afin de réguler la réponse comportementale, et provoque des dommages dans les relations interpersonnelles.

Il semblerait que chacun de nous ait tendance à utiliser plus fréquemment l'une ou l'autre stratégie. Les auteurs du modèle et de la revue de littérature [2] suggèrent alors que différentes caractéristiques puissent influencer le développement et les changements de stratégies de régulation au cours de la vie.


  • Le tempérament et la personnalité

La réactivité et la régulation émotionnelle semblent pouvoir être en partie dépendantes de facteurs génétiques [4]. Les dimensions de personnalité généralement associées aux capacités de régulation sont les dimensions de neuroticisme et d'extraversion. Ces prédispositions pourraient favoriser le développement de stratégies de suppression ou de réévaluation en favorisant ou en compliquant l'apprentissage et l'utilisation de stratégies de régulation.


  • La famille

Deux philosophies sont observées. Le coaching émotionnel va favoriser le développement des stratégies de réévaluation par l'évaluation et l'accueil positif des émotions de l'enfant. Ces parents vont alors favoriser une discussion sur la manière de les gérer adéquatement. Au contraire, la stratégie d'éloignement va considérer les émotions comme dangereuses et va s'employer à les minimiser, les supprimer, enseignant alors l'utilisation de la stratégie de suppression [2].

Ainsi, l'enfance semble être une période clé pour le développement des capacités de régulation émotionnelle. C'est une période critique, où les facteurs de personnalité, de maturité (développement des lobes frontaux), et de société (famille, professeurs, pairs) vont agir ensemble et poser les bases des capacités de régulation émotionnelle à l'âge adulte. Néanmoins, selon les circonstances et les expériences de vie, cette compétence de régulation émotionnelle semble évoluer au cours de la vie adulte [2].


Quelle est l'importance de la régulation émotionnelle ?

Des difficultés de régulation émotionnelle sont retrouvées dans de nombreuses difficultés psychologiques, comme l'anxiété, la dépression, les troubles du comportement, ou encore les troubles alimentaires [5-9]. Le développement adéquat des capacités de régulation émotionnelle semble alors essentiel pour limiter ou favoriser une santé psychologique optimale [9].


Au niveau affectif, l'utilisation de stratégies de réévaluation semble avoir des conséquences positives par la diminution des sensations négatives et de l'expression des émotions désagréables, sans qu'il y ait une activation physiologique sous-jacente. Au contraire, la suppression montre une tendance à diminuer les sensations positives et n'amoindrit pas les sensations liées aux expériences négatives, tout en étant associée à une activation physiologique [10-13].

D'un point de vue cognitif, les stratégies de réévaluation et de suppression semblent liées aux capacités de mémoire. Alors que la réévaluation ne va pas altérer, voire au contraire, va améliorer les capacités de mémoire, la stratégie de suppression a été associée à une moindre performance mnésique et particulièrement pour les informations à dimension sociale [11, 14-16].

A propos des aspects psychologiques, l'utilisation de stratégies de réévaluation sont associées à de plus faibles symptômes de dépression, à une tendance à ressentir plus de satisfaction, d'optimisme, d'estime de soi, de maitrise de l'environnement, un meilleur développement personnel, de stratégies plus efficaces d'ajustement, à présenter une meilleure autonomie et des relations interpersonnelles plus efficaces [17-18]. A contrario, l'utilisation de stratégies de suppression a été reliée à un sentiment de soutien social moindre, à de moins bonnes capacités d'ajustement, à une moindre satisfaction et estime de soi, à une vision du futur plus pessimiste, à une tendance à l'évitement ainsi qu'à des relations interpersonnelles moins efficaces. Ces facteurs étant tous reliés à des risques plus élevés de présenter des symptômes de dépression [18-19].

Concernant les réponses physiologiques, une étude a permis d'observer que lors d'émotions désagréables, telles que la colère, les personnes utilisant plus aisément les stratégies de réévaluation auront de meilleures capacités d'adaptation face à l'émotion ressentie et une meilleure réponse cardiovasculaire. En effet, les personnes utilisant plus fréquemment la stratégie de réévaluation ressentaient moins de colère et d'émotions à valence négative mais plus d'émotions à valence positive avec une meilleure réponse cardiaque [20].

De façon interpellante, la manière de réguler les émotions semble également pouvoir influencer la santé et particulièrement l'alimentation. En effet, certains chercheurs se sont rendu compte que la stratégie de suppression est associée à une augmentation d'ingestion de nourriture dite de réconfort, comparativement aux stratégies de réévaluation ou l'expression émotionnelle spontanée [21]. Cet effet est également retrouvé chez les enfants. En effet, une étude menée sur des enfants entre 8 et 13 ans a permis d'observer un lien entre une perte de contrôle alimentaire et des difficultés de gestion des émotions désagréables [22].

Enfin, au niveau social, les individus qui interagissent avec des personnes appliquant une stratégie de suppression ont tendance à présenter des pressions sanguines plus importantes, suggérant une augmentation du stress, par rapport aux interactions avec des personnes usant de stratégies de réévaluation. Ainsi, l'investissement cognitif requis par la stratégie de suppression semble pouvoir influencer le fonctionnement social [23-24].


En résumé, les études évaluant les différences individuelles dans l'utilisation de ces deux stratégies laissent penser qu'elles vont être légèrement associées aux dimensions d'intelligence, de désirabilité sociale et aux traits de personnalité. Par contre, elles montrent une relation assez forte avec les concepts d'authenticité, d'ajustement au stress et de gestion de l'humeur [18].



Et le cerveau dans tout ça ?

Certaines régions sont connues pour leur rôle majeur dans les processus de régulation émotionnelle : l'amygdale, qui va traiter l'information sensorielle provenant du thalamus et du cortex sensorimoteur tout en ayant une connexion avec l'hippocampe, responsable des souvenirs émotionnels et l'hypothalamus, gérant l'activation physiologique. Ensuite, la régulation du processus émotionnel complet va impliquer l'amygdale, l'insula pour les aspects intéroceptifs et le sens du « soi », ainsi que le circuit cortico-sous-cortical avec le cortex orbito-frontal pour les aspects d'évaluation de l'état émotionnel et la sélection de comportements adéquats. Enfin, le cortex préfrontal va participer à la régulation émotionnelle via ses connexions avec le cortex orbito-frontal et son rôle dans les fonctions exécutives.

Concernant la stratégie de réévaluation, ce processus dit « top-down » de contrôle émotionnel (processus régulé en amont de la situation pour agir sur l'environnement) va impliquer le cortex orbito-frontal [25-26]. Par contre, la stratégie de suppression, par essence « bottom-up » (processus mis en place via une activation comportementale provoquée par l'environnement), va impliquer l'insula, le cortex préfrontal et le cortex cingulaire antérieur [11, 27-30].


Influence du genre

Sur base du constat que les femmes avaient tendance à utiliser moins fréquemment les stratégies de suppression que les hommes [31], des chercheurs [32] se sont intéressés aux potentielles différences de structures cérébrales liées à cette différence de stratégie de régulation émotionnelle. De façon intéressante, les hommes disposaient de régions temporales plus volumineuses alors que les femmes présentaient des volumes plus importants dans les régions frontales (cortex préfrontal ventro-médial et orbito-frontal), cérébelleuses et des noyaux de la base. De surcroit, plus le volume du cortex préfrontal ventro-médial était élevé, plus il y avait des différences en termes d'utilisation de la stratégie de réévaluation et moins la stratégie de suppression était utilisée.


Imagerie fonctionnelle

Contrairement à l'étude de la structure cérébrale, l'imagerie fonctionnelle va s'intéresser aux corrélats cérébraux de comportements par l'analyse de l'activation des structures engagées dans l'activité étudiée. Cette discipline a observé que la régulation émotionnelle par stratégie de réévaluation est associée à une augmentation d'activité du cortex préfrontal médial et latéral couplée à une diminution d'activité de l'amygdale et de l'insula [25, 33]. A l'opposé, des chercheurs ont observé une activation plus importante de l'amygdale associée à la stratégie de suppression pour des images de personnes exprimant de la tristesse (comparativement aux images de joie) [30].

Une autre étude [28], comparant directement les deux stratégies de réévaluation et de suppression a permis de mettre en évidence que la réévaluation va impliquer une réponse rapide du cortex préfrontal (entre 0 et 5 secondes), une diminution de l'expérience négative associée à l'émotion et une diminution de l'activité de l'amygdale et de l'insula. La stratégie de suppression était quant à elle associée à une réponse du cortex préfrontal produite plus tardivement (10-15 sec), à une diminution du comportement et de l'expérience émotionnelle négative mais à une activité augmentée de l'insula et de l'amygdale. Bien qu'intéressante, notons que cette étude a été réalisée sur un échantillon assez restreint et de femmes uniquement, limitant l'extrapolation de ces résultats.

Globalement, les études d'imagerie fonctionnelle indiquent donc que l'activité différentielle de l'amygdale, de l'insula, du cortex cingulaire antérieur, du cortex préfrontal et orbito-frontal peut être impliquée dans l'explication des différences individuelles observées lors de l'utilisation des différentes stratégies de régulation émotionnelle [34].


Ocytocine

Techniquement parlant, l'ocytocine est un neuropeptide sécrété au niveau cérébral. Il est notamment impliqué dans l'émission du lait maternel et participerait aux contractions utérines. Toutefois, cette hormone semble également avoir un impact sur la confiance, l'empathie, la générosité, la sexualité, les relations conjugales et sociales ainsi que la réactivité face à des évènements stressants [35].

En période de post-partum, une étude [36] a évalué de jeunes mères ayant subi des évènements difficiles dans l'enfance et le potentiel dérèglement au niveau de la production d'ocytocine. Cette étude montre qu'une difficulté à s'engager dans des comportements orientés vers un but et un moindre panel de stratégies de régulation émotionnelle étaient des facteurs liés à des taux moindres d'ocytocine chez ces mères à neuf mois post-partum. De plus, chez les mères ayant dû affronter plus d'adversité au cours de leur enfance, la présence de plus grandes difficultés à accepter les réponses émotionnelles et un accès moindre aux stratégies de régulation émotionnelle étaient reliés à des réponses inférieures d'ocytocine suite aux interactions mère-enfant [36].

Au-delà des expériences personnelles, certaines conditions de santé peuvent influencer la réponse au stress. En effet, les personnes souffrant d'allergies semblent manifester des réactions plus importantes au stress que les personnes ne souffrant pas d'allergies. Dans une étude [37], les participants allergiques avaient tendance à présenter des taux de cortisol (hormone du stress) plus important et à utiliser plus fréquemment une stratégie de suppression. Toutefois les individus qui utilisaient plutôt la stratégie de réévaluation montraient une meilleure régulation des taux de cortisol. De plus, les sujets allergiques montraient des taux d'ocytocine plus élevés avant l'exposition à l'évènement stressant, suggérant un lien potentiel avec la réponse observée au niveau du cortisol, via un dérèglement de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (système de régulation neuroendocrinien du stress) [37]. Ce dernier effet, bien que surprenant, pourrait trouver une pite d'explication dans le fait que l'ocytocine semble être régulée de différentes façons selon le contexte et des facteurs interindividuels [38]. En effet, lorsque l'environnement offre des indices sociaux rassurants, l'ocytocine permettrait de favoriser les comportements pro-sociaux. Au contraire, lorsque l'environnement est perçu comme hostile, l'ocytocine va plutôt favoriser un comportement défensif ou de préservation [38].

Une étude longitudinale a évalué des enfants jusqu'à l'âge préscolaire (4 premières années de vie) et a permis de mettre en évidence qu'une meilleure autorégulation et une émotivité moindre pour les émotions désagréables étaient associés à des taux de base inférieurs de cortisol et d'immunoglobuline A. Cependant, les enfants d'âge préscolaire, avec une faible capacité d'autorégulation, montraient des taux plus élevés d'immunoglobuline A, uniquement lorsque la synchronie parent-enfant lorsqu'ils étaient nourrissons était faible. De plus, l'émotivité dite « négative » était associée à des taux de cortisol plus élevés uniquement lorsque les taux parentaux d'ocytocine étaient bas. Cette étude suggère donc que les soins parentaux peuvent avoir un impact de stresseur à long terme, avec une trajectoire similaire pour les pères et les mères [39]. Ce dernier point peut sembler angoissant pour les parents en quête de bien faire. Rassurez-vous, il s'agit de processus complexes en constante interaction. D'ailleurs, un réseau cérébral cortico-limbique, impliqué dans la motivation, la récompense, le soin instrumental, la réponse et la régulation émotionnelle, ainsi que le traitement cognitif actif et complexe, semble pouvoir sous-tendre les réponses cérébrales des parents à leurs enfants. La sensibilité maternelle et la qualité des comportements de soin apparaissent sensibles à la réactivité de ce circuit lors des expériences parent-enfant. La fonction de ce circuit semble modifiable au cours des expériences vécues dans l'enfance mais également actuelles ou par des facteurs hormonaux par exemple [40].

De façon encore plus précoce, il semble que le système psycho-physiologique de régulation commence même à se développer in utéro. En effet, certains modèles postulent que des facteurs neuro-hormonaux et physiologiques pourraient participer au développement du système de régulation émotionnelle et influencer le comportement de l'enfant. En effet, le stress ou la dépression chez la mère sont suspectés pour avoir une influence sur le fonctionnement neuronal et comportemental de l'enfant [41].

Ainsi, l'ocytocine et la vasopressine (un autre neuropeptide) sont donc connues pour leur rôle influençant le comportement parental, la reconnaissance sociale, et les comportements d'affiliation. Les capacités de cognition sociale sont également soutenues par le système dopaminergique, impliqué dans les relations sociales, l'attachement parental et les relations impliquant de la confiance ou de l'altruisme. Enfin, la régulation émotionnelle serait également influencée par le système sérotoninergique, agissant sur la réactivité émotionnelle, incluant les ressentis, les réponses physiologiques et l'expression émotionnelle [42]. On comprend alors aisément la complexité des interactions internes et externes dans le développement de ces compétences socio-émotionnelles qui prend racine dès la conception, se construit au travers des relations entre parents et enfants et se modifie tout au long de l'existence.


Comment soutenir le développement de la régulation émotionnelle ?

Les parents, ces professeurs des émotions

Les parents sont le premier facteur de socialisation et de régulation émotionnelle, prenant place via les interactions entre parents et enfants à propos des émotions (explicite) mais également par l'observation de la manière dont les parents vont gérer leurs propres émotions (implicite) [43-45]. Ces deux mécanismes sont regroupés sous le terme des « comportements de socialisation liés aux émotions » [44-45]. Les parents sont alors les références, déterminant la valeur des émotions et détiennent les stratégies pour les gérer selon le contexte social [44-45]. Deux styles parentaux sont relevés dans la littérature [9] :

  • Comportements non soutenants ou défavorables de socialisation liés aux émotions: stratégies visant à éloigner l'émotion, via par exemple des méthodes punitives (« Si tu ne cesses pas de pleurer, tu seras privé de dessert »), minimisantes (« arrêtes d'exagérer, de faire ton cinéma »), ou augmentant la détresse (ruminer avec l'enfant)
  • Comportements soutenants ou favorables de socialisation liés aux émotions: stratégies encourageant l'expression des émotions et les méthodes de résolution de problème via l'expression des émotions (avec des mots, une attitude, des comportements corporels, une mimique faciale), des réactions empathiques aux émotions de l'enfant, la dénomination de l'émotion en coopérant avec l'enfant, chercher la meilleure stratégie pour diminuer l'excitation physiologique provoquée par l'émotion (par exemple en discutant avec l'enfant de ses propres émotions).


Cet apprentissage requiert des parents d'être conscients et capables d'identifier les émotions (les leurs et celles des autres) ainsi que de les ressentir, de les exprimer adéquatement et de les accepter, puis de les réguler lorsque cela est nécessaire ainsi que d'adopter les attitudes efficaces pour aider leur enfant dans le respect de ses émotions [9]. Il s'agit en fait d'une triade : identification - acceptation - coaching. Afin de développer ces apprentissages, les parents sont souvent confrontés à leurs propres expériences familiales [45-46]. Ainsi se développe la « philosophie parentale méta émotionnelle » [45]. Cette compétence se base sur les expériences de socialisation liée aux émotions que les parents ont eux-mêmes vécus avec leurs propres parents et leurs pairs. Elle va donc influencer la régulation de leurs émotions et leur accompagnement envers leur enfant.


Cette philosophie parentale méta-émotionnelle regroupe deux méthodes :

  • Dans le cas des méthodes de coaching émotionnel, les parents vont reconnaitre et valider l'émotion de l'enfant, considérer l'émotion comme acceptable et valide, et l'envisager comme une opportunité d'apprentissage et de connexion avec leur enfant. Le but parental étant alors d'aider l'enfant (de le coacher) pour qu'il puisse comprendre et réguler ses émotions [9].
  • Au contraire, dans le cas des méthodes d'élimination émotionnelle, les parents vont plutôt avoir une attitude de rejet des émotions, considérant qu'elles ne doivent pas faire l'objet d'une attention particulière. Tant que les manifestations émotionnelles vont rester dans des proportions acceptables pour les parents, ceux-ci auront tendance à les ignorer dans le but d'apprendre à l'enfant que les émotions sont temporaires. Cependant, lors d'émotions plus importantes, souvent les émotions désagréables, les parents vont les considérer comme potentiellement dangereuses, et vont donc tenter de les chasser, empêchant l'enfant de participer à la construction de solutions qui sont plus adaptées.


A mesure que l'enfant grandit, les parents servent de plus en plus de conseiller plutôt que de guide [47]. En effet, avant l'âge de 6 ans, le parent est un point de repère émotionnel privilégié, même lorsque l'enfant est confronté à d'autres adultes ou des pairs. Par contre, entre 6 et 12 ans, les enfants réalisent que les émotions peuvent provenir de manifestations internes et pas uniquement d'évènements externes [48], ils comprennent qu'il est possible de ressentir des mélanges d'émotions [49], qu'il peut y avoir des différences entre ce qui est manifesté et ce qui est ressenti [47, 50], et apprennent les comportements qui sont socialement acceptés ou non [51]. Enfin, vers l'âge de 10 ans, les enfants commencent à parvenir à alterner entre la régulation émotionnelle dirigée vers le problème (régulation externe) et la régulation émotionnelle centrée sur l'émotion (régulation interne) selon les situations [52-53].



Qu'est ce qui va favoriser le développement de la régulation émotionnelle ?

  • La philosophie parentale méta-émotionnelle et la pleine conscience

Les capacités de pleine conscience semblent liées aux capacités de compréhension de ses propres émotions et de celles des autres ainsi qu'à leur acceptation. Cette discipline est également reconnue pour favoriser la capacité de focaliser son attention sur le moment présent et la capacité à inhiber des comportements réactionnels face à certaines situations [54-56] et ces deux dernières capacités sont supposées influencer le comportement parental [54].

De plus, le coaching émotionnel serait également un facteur permettant de promouvoir le développement de l'enfant et ses capacités de résilience [57-60]. En aidant les parents à correctement décrypter les émotions désagréables de leur enfant et à les envisager comme une opportunité de les aider à apprendre à gérer les difficultés [59], cette méthode serait reliée à de meilleures capacités de régulation émotionnelle chez les enfants [58].

La parentalité en pleine conscience (dont nous avons déjà parlé dans un article ici), est plutôt associée à des comportements soutenants de socialisation liés aux émotions en comparaison aux comportements non-soutenants [61]. De plus, ce type de parentalité est associé à de meilleures compétences de régulation émotionnelle et une moindre labilité [62-65]. L'hypothèse avancée serait que la compassion ressentie pour l'enfant va éviter que le stress parental augmente et va limiter le sentiment d'urgence à produire un comportement en réaction [61, 64-65].


  • Les comportements de socialisation liés aux émotions

Les comportements soutenant de socialisation liés aux émotions sont associés à de meilleures capacités de régulation émotionnelle chez l'enfant [58, 66-71] et une moindre labilité émotionnelle [71]. De plus, afin d'être vraiment soutenant, la cohérence entre le comportement verbal et non-verbal est nécessaire [60]. En parallèle, les conversations entre parents et enfants autour des émotions sont associées à de meilleures capacités de régulation émotionnelle [80]. A contrario, les comportements non-soutenant de socialisation liés aux émotions sont associés à de moins bonnes capacités de régulation émotionnelle [67-70, 71-74], à une plus grande labilité émotionnelle [68, 70-71, 74-76] et à un ajustement psychologique moindre [77-79]. Certaines études nuancent toutefois ces résultats, suggérant que les deux types de comportements (soutenant ou non-soutenant) peuvent être mal ajustés si leur utilisation ne se justifie pas dans le contexte [73, 75, 80-81]. Par ailleurs, les besoins des enfants en termes de support émotionnel vont dépendre de chaque individu mais également de l'âge, de ses caractéristiques et de sa situation.


  • Les caractéristiques personnelles

Évidemment, la personnalité et le tempérament des parents et des enfants sont des facteurs qui vont également influencer le développement de la régulation émotionnelle. Dans une situation optimale, les parents vont ajuster leurs comportements de socialisation liée aux émotions au niveau d'excitation physiologique de l'enfant dans le but de créer l'opportunité d'apprendre et de ne pas sur ou sous stimuler l'enfant [44, 82]. Par ailleurs, ces principes de socialisation émotionnelle sont bidirectionnels, les parents et les enfants allant s'influencer mutuellement [82-84].

Les études suggèrent que les parents disposant de bonnes capacités de régulation émotionnelle vont avoir tendance à utiliser plus aisément les comportements soutenants au détriment de comportements non-soutenants [76] et favoriser des pratiques de parentalité positive [86]. Inversement, les parents disposant de moindres capacités de régulation émotionnelle vont avoir tendance à appliquer des comportements non-soutenant [68, 74, 76, 86, 88] au détriment de comportement soutenants [66, 68] et à avoir des pratiques parentales inadaptées (ex : coercition) [63, 86, 89]. Parmi les mécanismes sous-tendant les relations entre les capacités de régulation émotionnelle des parents et des enfants, l'anxiété parentale peut empiéter sur les capacités à définir quel comportement va permettre de résoudre la détresse manifestée par l'enfant [90]. Parallèlement, les enfants ayant des comportements émotionnels « négatifs » importants, vont amoindrir la tolérance parentale, limitant leurs possibilités de coaching [91]. Les interactions négatives entre parents et enfants vont alors engendrer un cercle vicieux, exacerbant les manifestations externes de l'enfant [92]. Enfin, les réactions d'évitement des parents aux réactions émotionnelles désagréables de leur enfant (ex : time out) vont augmenter la résistance et les sentiments de colère de l'enfant. Ainsi, laisser l'enfant seul pour affronter des émotions difficiles risque d'entrainer des capacités de régulation émotionnelle moins efficaces et entrainer des difficultés comportementales plus tard [73].

Enfin, les capacités de régulation émotionnelle d'un parent vont pouvoir influencer celles de l'autre parent. En effet, lorsque la régulation émotionnelle est efficace chez les parents, celle-ci va renforcer les comportements soutenants de l'autre parent et les capacités de régulation émotionnelle de l'enfant [66]. Au contraire, si l'un des parents présente des difficultés de régulation, l'autre parent pratiquera moins de comportements soutenants avec l'enfant [68].


  • Le climat émotionnel familial

Ce concept concerne principalement le style de parentalité, le coaching émotionnel s'inscrivant dans des pratiques de parentalité dite « positive ». Cependant, d'autres notions interviennent dans le climat familial, comme le style d'attachement, la fréquence des disputes parentales, et l'expression des émotions agréables et désagréables (à valence positive vs. négatives).

Pratiques parentales générales : l'application d'une parentalité dite positive* va encourager l'enfant à appliquer des stratégies de régulation émotionnelle [55], contrairement à l'utilisation de pratiques parentales dites négatives comme les punitions physiques [93] ou le contrôle autoritaire [78] étant alors associées à des plus grandes difficultés de régulation émotionnelle et une plus forte labilité émotionnelle.


*Les pratiques parentales dites positives comprennent des comportements de parentalité incluant (entre autres) des renforcements positifs lorsque le comportement de l'enfant correspond aux attentes, un comportement parental proactif afin de prévenir les situations qui pourraient faire perdre le contrôle, des explications à propos des raisons pour lesquelles les parents appliquent certaines règles, ainsi que de la chaleur et du soutien. A contrario, les pratiques parentales dites négatives vont favoriser la punition physique, le contrôle autoritaire et la coercition sans envisager le point de vue de l'enfant, une colère forte, des demandes inconsistantes et une désapprobation globale de l'enfant. Plusieurs études relèvent l'intérêt des pratiques parentales positives et les effets néfastes des pratiques dites négatives [ex : 89, 55, 93, 63, 78, 65, 94-95].


L'environnement dans lequel la parentalité est appliquée

Le stress est un facteur qui va altérer la capacité d'autorégulation d'un individu. Les parents stressés vont alors avoir tendance à utiliser plus fréquemment les stratégies de suppression pour réguler leurs propres émotions, entrainant plus de comportements non-soutenants avec leurs enfants [88]. De plus, un environnement calme, particulièrement jusqu'à l'âge de 9 ans, aurait un impact positif sur la mise en place d'une régulation émotionnelle saine [69].


La relation entre les parents

La qualité de la collaboration entre parents afin d'élever leur enfant va augmenter l'utilisation de pratiques de parentalité positive (pas nécessairement axées sur les émotions) et est associée à une moindre labilité émotionnelle de l'enfant [63]. De plus les conflits entre parents (indépendamment de la parentalité) vont également pouvoir affecter la régulation émotionnelle des enfants. Par exemple, les difficultés émotionnelles des pères et des mères vont influencer la labilité et la régulation émotionnelle des enfants. De plus, les difficultés de gestion émotionnelle des mères seraient associées à la manière dont les pères envisagent la régulation émotionnelle de leur enfant via des comportements non-soutenants des mères. Cependant, la relation entre les dérèglements émotionnels du père et sa perception de la régulation émotionnelle de l'enfant sera influencée par les réactions soutenantes du père [68].


Les relations parents-enfants

Le développement des capacités de régulation émotionnelle doivent être envisagées dans un contexte d'attachement [96]. En effet, les enfants d'âge moyen vont présenter de meilleures capacités à réguler leurs émotions (que ce soit en présence ou non de la figure d'attachement principale) lorsque leur attachement est sécure [96]. De plus, la qualité des relations entre parents et enfants va favoriser la capacité de l'enfant à bénéficier ou non des comportements soutenants de ses parents. Cependant aucun lien n'a été établi pour les comportements non-soutenants. [67]. Enfin, l'attitude des parents va également influencer la labilité émotionnelle. D'une part, la tendance à critiquer l'enfant va augmenter la labilité émotionnelle et donc les difficultés comportementales, alors qu'une implication intensive, avec des assertions très positives sur l'enfant, la protection, etc... est associée à moins de comportements problématiques et une moindre labilité émotionnelle [66]. Dans cette étude [66], il semble que le surinvestissement de la sphère émotionnelle puisse améliorer les sentiments d'affection et de connexion avec les parents, augmentant alors la possibilité pour l'enfant d'internaliser les comportements soutenants de ses parents.


Concernant le lien entre régulation émotionnelle et attachement, certains auteurs postulent même que la régulation émotionnelle va être adaptative, afin de permettre à l'enfant de préserver les relations d'attachement [97]. Cette étude, bien qu'un peu ancienne, propose une interprétation intéressante. Par exemple, les enfants avec un attachement insécure, ayant déjà vécu du rejet de la part des parents, auraient tendance à minimiser l'expression de leurs affects « négatifs » afin de ne pas prendre le risque d'un nouveau rejet. Au contraire, ceux à l'attachement ambivalent, dont les parents ont des réactions peu disponibles ou inconsistantes, auraient tendance à augmenter l'expression de leurs affects « négatifs » afin d'augmenter leurs chances d'obtenir de l'attention. Ces deux manières d'exprimer les émotions désagréables vont alors optimaliser ou sauvegarder la proximité de l'enfant avec ses parents dans le but d'être protégé [97].



L'utilisation du langage, une clé potentielle dans le développement de la régulation émotionnelle

  • La mentalisation

Cette capacité de reconnaitre les pensées, les sentiments, les intentions, les besoins et désirs des autres et de soi-même permet de faire des prédictions entre les états mentaux et les comportements [98-100]. Toute personne prenant soin d'enfants et ayant des capacités adéquates de mentalisation, envisagera les enfants comme des individus ayant ses propres sentiments, désirs, ou objectifs et pourra comprendre ceux-ci de façon plus fine [100-102]. Le fait de mieux comprendre l'enfant et son propre univers mental va aider l'enfant à mieux percevoir son propre fonctionnement, mais également celui des autres. En effet, disposer d'un adulte aidant à l'interprétation de ses expériences, permet à l'enfant de gagner en sécurité émotionnelle et en capacité à autoréguler ses comportements et ses émotions [103]. Ces capacités de mentalisation chez les parents semble liée à l'attachement sécure de l'enfant [104-106], au développement socio-émotionnel [107-108] et à la théorie de l'esprit** [109-110].


**Théorie de l'esprit : capacité cognitive d'attribuer à soi-même ou à une tierce personne des états mentaux non observables. Il s'agit de la capacité à inférer sur les états affectifs ou cognitifs à partir d'expressions, d'attitudes ou d'une connaissance de la situation.


Cette capacité de mentalisation va alors s'observer dans les échanges verbaux, notamment lorsque l'adulte va traduire en mots l'état interne supposé de l'enfant [110]. Cela va permettre à l'enfant de catégoriser ses différentes émotions [111] et de développer ses capacités de mentalisation [105, 112-113], ainsi que son empathie, la prise de perspective et l'autorégulation [114].

La capacité de mentalisation dans le cadre de relations parent-enfant, va être évaluée via la fréquence d'utilisation de discours à propos des émotions, des désirs et des cognitions de l'enfant [115, 116], des perceptions [117], ou des besoins [118]. Ce discours semble pouvoir être influencé par le niveau socio-économique [119], les caractéristiques de l'enfant (âge [118, 120, 121], genre [121-123], tempérament [124], ordre dans la fratrie [125]), ou encore le contexte et la nature de l'émotion abordée [113,126]. Parallèlement à ce discours à propos des états internes, la manière dont les parents expriment (verbalement ou comportementalement) leurs émotions va également influencer le développement de l'enfant et son comportement émotionnel [127-129].


  • Le biais du genre

Il est intéressant d'observer que les parents auraient tendance à tenir des discours plus coûteux d'un point de vue cognitif lorsqu'ils s'adressent à des garçons [120,130-131], alors qu'ils appuieront le discours sur l'émotivité et la fragilité lorsqu'ils parlent aux filles [131]. Ces modèles de communication vont être internalisés par l'enfant et participer à son identité de genre, montrant que la socialisation genrée commence très tôt et de façon assez insidieuse.



Conclusion

Ainsi, le développement des processus de régulation émotionnelle est une partie complexe de l'être humain, démarrant dès sa conception, dépendant de ses caractéristiques intrinsèques (tempérament, maturation neurocognitive, ...), de son contexte familial et culturel, et évoluant tout au long de la vie.

Les parents apparaissent comme la référence de base pour le développement des stratégies de régulation émotionnelle. En effet, il est constaté que l'apprentissage (coaching) émotionnel, l'apport de comportements soutenants à la socialisation émotionnelle, avec peu de comportements non-soutenants, le fait d'être soi-même stable et de posséder de bonnes capacités de régulation, le tout en faisant évoluer l'enfant dans un climat calme, sont un terreau idéal au bon développement des capacités de régulation émotionnelle. Toutefois, rassurez-vous, nul besoin d'être un parent parfait. Il est possible de tendre vers des conditions optimales, tout en fournissant occasionnellement à l'enfant des comportements non-soutenants. Ce mixte va créer une sorte d'équilibre entre comportements bien et moins bien adaptés, dont l'enfant pourra également bénéficier en visualisant l'ensemble des stratégies possibles. Cela lui permettra de développer une certaine flexibilité et d'accroitre d'une certaine façon ses compétences émotionnelles. Ce cas de figure étant applicable uniquement lorsque ces comportements non-soutenants et stratégies moins bien adaptées sont appliquées en cohérence avec la situation personnelle et environnementale. L'exemple le plus évident étant d'offrir l'autonomie maximale à son enfant mais d'intervenir lorsque cela est nécessaire d'un point de vue sécuritaire par exemple [90]. Dans ce cas, il est possible de valider l'émotion de l'enfant mais pas sa stratégie de régulation par exemple [132].

Évidemment, les capacités de régulation émotionnelle des parents est un facteur non-négligeable. L'aptitude des parents à contrôler leur activation émotionnelle permet de produire des réponses moins impulsives et à trouver un meilleur équilibre entre la situation et les demandes de l'enfant, permettant d'anticiper et d'éviter la survenue ou encore de limiter la durée d'émotions désagréables chez l'enfant qui peuvent être associées à des difficultés psychologiques [57]. De plus, le stress et un environnement qui n'est pas serein va diminuer les capacités de régulation émotionnelle des enfants. De façon assez logique, sous pression, les parents auront des réactions moins soutenantes [ex : 65].

A terme de cette revue de littérature, l'un des points majeurs à retenir, selon moi, est de prendre soin en tant que parents de nos propres capacités de régulation émotionnelle (cf. métaphore du crash d'avion). Apprendre à gérer ses propres émotions permet à la fois de donner matière à imitation pour nos enfants, mais également de mieux accueillir les difficultés qui peuvent se poser au quotidien, pour soi-même mais aussi et surtout pour nos petits qui ne sont pas encore aptes à mettre en place tous ces mécanismes efficacement. Ces aptitudes développées pour nous-mêmes permettront une transmission plus efficace à l'enfant en évitant le « fais ce que je dis pas ce que je fais ».


Je terminerai sur trois points.

  1. Même en ayant lu cette revue de littérature, il est fort probable que vous adoptiez des comportements non souhaitables, et que vous éprouviez de la culpabilité. Accueillez-la, ne la fuyez pas. Cette culpabilité vous envoie un message important. Elle signale que vous n'avez pas agi comme vous auriez aimé le faire et elle vous permettra le lendemain et les jours suivants de trouver de nouvelles stratégies de gestion des émotions.
  2. Communiquez. Vous avez le sentiment de ne pas avoir donné un bon exemple, de ne pas avoir eu le comportement adéquat pour l'accueil de l'émotion de votre enfant ? Parlez, communiquez, recréez la connexion, et changez votre façon de réagir la prochaine fois et les suivantes. Il est toujours possible de s'excuser et d'expliquer même après coup. Cela aussi envoie un message important à votre enfant : vous n'êtes pas parfait.e mais vous savez reconnaitre vos erreurs, faire preuve d'empathie, reconnaitre une injustice et prendre vos responsabilités.

  3. La parentalité dite positive ou bienveillante semble être au cœur d'un développement optimal de l'enfant sur de nombreux points, et le développement émotionnel n'y échappe pas.


Calendrier 2024 - les couleurs de Ju [pdf]

Avec ce calendrier aux couleurs pastel, parcourez 2024 aux couleurs de Ju, la maman illustratrice auteure des Voleurs de bobos ! On vous propose un calendrier épuré, pratique et illustré de dessins inédits ! Cette version pdf vous permets de l'imprimer et le relier vous-même ! C'est parti pour 2024 ! Tous droits réservés

5,00 €

Calendrier Psst Challenge ! [pdf]

Avec ce calendrier, mettez en place des petits challenge familiaux pour booster la complicité familiale et resserrer les liens! Imprimez, découpez, créez la petite boite à dissimuler dans la maison ou à offrir pour réaliser l'activité proposée ensemble. A faire pendant l'Avent, mais aussi à n'importe quel moment de l'année ! Vous pouvez même vous en inspirer pour en faire vous même ! A vos idées et bons moments en famille !

3,99 €

Formes et couleurs [pdf]

Un mini cahier d'activité à imprimer et à refaire sus plein de possibilités ! Colorez les différents items de la page d'exemple. L'enfant devra les repérer dans les pages suivantes et soit les colorier, soit repasser sur les lignes selon ses capacités et son envie. Il est possible d'ajouter des consignes (alterner entre le triangle et le cercle, ne faire que les nuages, etc...). De quoi exercer plein de capacités différentes en s'amusant ensemble !  Reconnaissance de couleurs Capacités graphiques Reconnaissance des formes / lettres Mémoire visuelle Attention sélective Concentration Attention soutenue Flexibilité Inhibition

1,50 €

Atelier thématique de soutien à la parentalité

En tant que parent on a parfois besoin d'échanger, de se retrouver dans un cadre bienveillant et sécurisé pour pouvoir poser ses questions ou se sentir moins seul.e. Ces groupes sont fait pour ça! Une heure en soirée, pour échanger, poser ses questions, changer de regard sur les enfants pour aborder le quotidien avec plus de sérénité. Partager ses astuces, ses doutes, trouver du soutien ou juste se sentir accompagné.e. Dans le cadre de ces ateliers thématiques un thème sera annoncé et servira de fil conducteur pour l'atelier Concrètement ? Les sessions dureront une heure, en soirée, les dates seront annoncées ici et sur les réseaux sociaux. L'inscription et le paiement d'avance seront nécessaires afin de réserver la place. Étant donné l'organisation complexe de ce genre d'atelier, aucun remboursement ne sera possible. Si l'atelier ne peut être réalisé faute de participant ou suite à un empêchement de ma part, vous aurez le choix entre un remboursement ou un avoir pour un prochain atelier. Attention à communiquer une adresse mail valide et à laquelle je peux communiquer aisément avec vous (vérifiez aussi les spams). Les données communiquées seront confidentielles et utilisées uniquement dans le cadre de communications liées aux ateliers. Tarif et modalités Le prix de l'atelier sera de 25 euros pour une heure. Un remboursement mutuelle est possible pour les personnes résidant en Belgique. Merci de le spécifier lors de l'inscription Pour pouvoir réaliser l'atelier, l'idéal est que nous soyons entre 7 et 10 participant.e.s

25,00 €

Groupe de soutien à la parentalité

En tant que parent on a parfois besoin d'échanger, de se retrouver dans un cadre bienveillant et sécurisé pour pouvoir poser ses questions ou se sentir moins seul.e. Ces groupes sont fait pour ça! Une heure en soirée, pour échanger, poser ses questions, changer de regard sur les enfants pour aborder le quotidien avec plus de sérénité. Partager ses astuces, ses doutes, trouver du soutien ou juste se sentir accompagné.e. Concrètement ? Les sessions dureront une heure, en soirée, les dates seront annoncées ici et sur les réseaux sociaux. L'inscription et le paiement d'avance seront nécessaires afin de réserver la place. Étant donné l'organisation complexe de ce genre d'atelier, aucun remboursement ne sera possible. Si l'atelier ne peut être réalisé faute de participant ou suite à un empêchement de ma part, vous aurez le choix entre un remboursement ou un avoir pour un prochain atelier. Attention à communiquer une adresse mail valide et à laquelle je peux communiquer aisément avec vous (vérifiez aussi les spams). Les données communiquées seront confidentielles et utilisées uniquement dans le cadre de communications liées aux ateliers. Tarif et modalités Le prix de l'atelier sera de 20 euros pour une heure. Un remboursement mutuelle est possible pour les personnes résidant en Belgique. Merci de le spécifier lors de l'inscription Pour pouvoir réaliser l'atelier, l'idéal est que nous soyons entre 7 et 10 participant.e.s

20,00 €

La véritable légende du père noël [pdf à imprimer]

Et le père Noël il existe vraiment ? Dis-moi la vérité ? Mais comment il fait le tour de la terre en une seule nuit ? Et si on racontait la "véritable" histoire du père Noël ? Sans mentir et sans perdre en magie, cette histoire est celle que j'ai choisi d'imaginer. Je voulais un récit honnête, qui ne cachait pas le fait que le père Noël soit un personnage imaginaire tout en restant métaphorique et féérique. Cette histoire ouvre alors la porte à de nouvelles perspectives, impliquant l'enfant dans un rôle actif dans cette fête aux valeurs de partage.

3,99 €

Le cahier d'apprentissage

Vous recevez le cahier d'apprentissage rempli d'exercices et de jeux pour apprendre et découvrir. Vous pourrez également télécharger de nombreux contenus via des QR codes intégrés !

10,00 €

La gourde p'tit Ptame

Quand boire est un véritable câlin ! Gourde isotherme qui garde l'eau bien fraiche pour la journée. Bouchon avec anse pour un transport et une ouverture facile et goulot large pour boire aisément.

30,00 €

Le pack full ptame

Vous recevez un livre, un cahier d'activité, un signet, un tote bag imprimé, deux cartes imprimées et une gourde isotherme imprimée à l’effigie de P'tit Ptame

81,00 €

P'tit Ptame

Illustré par Sam'Illustre, p'tit Ptame raconte l'aventure d'un petit hippopotame qui part en promenade et rencontre les 4 grandes émotions de base. Ce livre rend l'enfant acteur de ses émotions, offre des pistes de réflexion et mets l'enfant au coeur de l'histoire pour développer des stratégies de régulation

15,00 €

La zébrelle X2

Etre parent c'est pas de la tarte ! Surtout avec une enfant particulière Ce livre parle de la vraie vie de parents, sans tabou, avec une particularité : le haut potentiel intellectuel. Une BD qui raconte la vie la vraie, avec humour et douceur !

47,00 €

La zébrelle [epub en pdf]

Etre parent c'est pas de la tarte ! Surtout avec une enfant particulière Ce livre parle de la vraie vie de parents, sans tabou, avec une particularité : le haut potentiel intellectuel. Une BD qui raconte la vie la vraie, avec humour et douceur ! Attention ! l'e-book sera envoyé au même moment que la sortie papier !

15,00 €

La zébrelle

Etre parent c'est pas de la tarte ! Surtout avec une enfant particulière Ce livre parle de la vraie vie de parents, sans tabou, avec une particularité : le haut potentiel intellectuel. Une BD qui raconte la vie la vraie, avec humour et douceur !

25,00 €

    Références

    [1] Thompson R. A. (1994). Emotion regulation: a theme in search of definition. Monographs of the Society for Research in Child Development, 59(2-3), 25-52.

    [2] John, O. P., & Gross, J. J. (2004). Healthy and unhealthy emotion regulation: personality processes, individual differences, and life span development. Journal of personality, 72(6), 1301-1333.

    [3] Gross, J. J. (2001). Emotion regulation in adulthood: Timing is everything. Current Directions in Psychological Science, 10, 214-219.

    [4] Rothbart, M. K., Ahadi, S. A., & Evans, D. E. (2000). Temperament and personality: Origins and outcomes. Journal of Personality and Social Psychology,78, 122-135.

    [5] Loechner, J., Sfärlea, A., Starman, K., Oort, F., Thomsen, L. A., Schulte-Körne, G., & Platt, B. (2020). Risk of Depression in the Offspring of Parents with Depression: The Role of Emotion Regulation, Cognitive Style, Parenting and Life Events. Child psychiatry and human development, 51(2), 294-309.

    [6] Hurrell, K. E., Houwing, F. L., & Hudson, J. L. (2017). Parental Meta-Emotion Philosophy and Emotion Coaching in Families of Children and Adolescents with an Anxiety Disorder. Journal of abnormal child psychology, 45(3), 569-582.

    [7] Quetsch, L. B., Wallace, N. M., McNeil, C. B., & Gentzler, A. L. (2018). Emotion regulation in families of children with behavior problems and nonclinical comparisons. Journal of Child and Family Studies, 27(8), 2467-2480.

    [8] Svaldi, J., Griepenstroh, J., Tuschen-Caffier, B., & Ehring, T. (2012). Emotion regulation deficits in eating disorders: a marker of eating pathology or general psychopathology?. Psychiatry research, 197(1-2), 103-111.

    [9] De Raeymaecker, K., & Dhar, M. (2022). The Influence of Parents on Emotion Regulation in Middle Childhood: A Systematic Review. Children (Basel, Switzerland), 9(8), 1200. - old 5

    [10] Gross J. J. (2002). Emotion regulation: affective, cognitive and social consequences. Psychophysiology 39, 281-291

    [11] Hayes J. P., Morey R. A., Petty C. M., Seth S., Smoski M. J., McCarthy G., et al. (2010). Staying cool when things get hot: emotion regulation modulates neural mechanisms of memory encoding. Front. Hum. Neuroscience 4:230

    [12] Brans K., Koval P., Verduyn P., Lim Y. L., Kuppens P. (2013). The regulation of negative and positive affect in daily life. Emotion 13, 926-939

    [13] Mauss I. B., Levenson R. W., McCarter L., Wilhelm F. H., Gross J. J. (2005). The tie that binds? Coherence among emotion experience, behavior and physiology. Emotion 5, 175-190

    [14] Sheppes, G., & Meiran, N. (2007). Better late than never? On the dynamics of online regulation of sadness using distraction and cognitive reappraisal. Personality & social psychology bulletin, 33(11), 1518-1532.

    [15] Sheppes G., Meiran N. (2008). Divergent cognitive costs for online forms of reappraisal and distraction. Emotion 8, 870-874

    [16] Dillon D. G., Ritchey M., Johnson B. D., LaBar K. S. (2007). Dissociable effects of conscious emotion regulation strategies on explicit and implicit memory. Emotion 7, 354-365

    [17] Garnefski N., Kraaij V., Spinhoven P. (2001). Negative life events, cognitive emotion regulation and emotional problems. Personality and Individual Differences, 30, 1311-1327

    [18] John, O. P., & Gross, J. J. (2004). Healthy and unhealthy emotion regulation: personality processes, individual differences, and life span development. Journal of personality, 72(6), 1301-1333.

    [19] Sheldon, K. M., Ryan, R. M., Rawsthorne, L. J., & Ilardi, B. (1997). Trait self and true self: Cross-role variation in the Big-Five personality traits and its relations with psychological authenticity and subjective well-being. Journal of Personality and Social Psychology, 73(6), 1380-1393.

    [20] Mauss, I. B., Cook, C. L., Cheng, J. Y., & Gross, J. J. (2007). Individual differences in cognitive reappraisal: experiential and physiological responses to an anger provocation. International journal of psychophysiology : official journal of the International Organization of Psychophysiology, 66(2), 116-124.

    [21] Evers, C., Marijn Stok, F., & de Ridder, D. T. (2010). Feeding your feelings: emotion regulation strategies and emotional eating. Personality & social psychology bulletin, 36(6), 792-804.

    [22] Czaja, J., Rief, W., & Hilbert, A. (2009). Emotion regulation and binge eating in children. The International journal of eating disorders, 42(4), 356-362.

    [23] Butler E. A., Egloff B., Wilhelm F. H., Smith N. C., Erickson E. A., Gross J. J. (2003). The social consequences of expressive suppression. Emotion 3, 48-67.

    [24] Richards J. M., Butler E., Gross J. J. (2003). Emotion regulation in romantic relationships: the cognitive consequences of concealing feelings. Journal of Social and Personal Relationship, 20, 599-620

    [25] Ochsner K. N., Gross J. J. (2005). The cognitive control of emotion. Trends in Cognitive Science 9, 242-249.

    [26] Hermann A., Leutgeb V., Scharmüller W., Vaitl D., Schienle A., Stark R. (2013). Individual differences in cognitive reappraisal usage modulate the time course of brain activation during symptom provocation in specific phobia. Biology and Mood Anxiety Disorders 3:16

    [27] Giuliani N. R., Drabant E. M., Bhatnagar R., Gross J. J. (2011a). Emotion regulation and brain plasticity: expressive suppression use predicts anterior insula volume. Neuroimage 58, 10-15

    [28] Goldin P. R., McRae K., Ramel W., Gross J. J. (2008). The neural bases of emotion regulation: reappraisal and suppression of negative emotion. Biological Psychiatry 63, 577-586

    [29] Ohira H., Nomura M., Ichikawa N., Isowa T., Iidaka T., Sato A., et al. (2006). Association of neural and physiological responses during voluntary emotion suppression. Neuroimage 29, 721-733

    [30] Vanderhasselt M. A., Baeken C., Van Schuerbeek P., Luypaert R., De Raedt R. (2013). Inter-individual differences in the habitual use of cognitive reappraisal and expressive suppression are associated with variations in prefrontal cognitive control for emotional information: an event related fMRI study. Biological Psychology, 92, 433-439

    [31] Gross, J. J., & John, O. P. (2003). Individual differences in two emotion regulation processes: implications for affect, relationships, and well-being. Journal of personality and social psychology, 85(2), 348-362.

    [32] Welborn, B. L., Papademetris, X., Reis, D. L., Rajeevan, N., Bloise, S. M., & Gray, J. R. (2009). Variation in orbitofrontal cortex volume: relation to sex, emotion regulation and affect. Social cognitive and affective neuroscience, 4(4), 328-339.

    [33] Ochsner, K. N., Silvers, J. A., & Buhle, J. T. (2012). Functional imaging studies of emotion regulation: a synthetic review and evolving model of the cognitive control of emotion. Annals of the New York Academy of Sciences, 1251, E1-E24.

    [34] Cutuli D. (2014). Cognitive reappraisal and expressive suppression strategies role in the emotion regulation: an overview on their modulatory effects and neural correlates. Frontiers in systems neuroscience, 8, 175.

    [35] Pan, R., C., M. (2012), L'ocytocine : hormone de l'amour, de la confiance et du lien conjugal et social, Revue Medicale Suisse, 2(333), 627-630

    [36] England-Mason, G., MacMillan, H. L., Atkinson, L., Steiner, M., & Gonzalez, A. (2022). Emotion regulation moderates between maternal adverse childhood experiences (ACEs) and oxytocin response. Archives of women's mental health, 25(2), 421-430.

    [37] Glenk, L. M., Kothgassner, O. D., Felnhofer, A., Gotovina, J., Pranger, C. L., Jensen, A. N., Mothes-Luksch, N., Goreis, A., Palme, R., & Jensen-Jarolim, E. (2020). Salivary cortisol responses to acute stress vary between allergic and healthy individuals: the role of plasma oxytocin, emotion regulation strategies, reported stress and anxiety. Stress (Amsterdam, Netherlands), 23(3), 275-283.

    [38] Olff, M., Frijling, J. L., Kubzansky, L. D., Bradley, B., Ellenbogen, M. A., Cardoso, C., Bartz, J. A., Yee, J. R., & van Zuiden, M. (2013). The role of oxytocin in social bonding, stress regulation and mental health: an update on the moderating effects of context and interindividual differences. Psychoneuroendocrinology, 38(9), 1883-1894.

    [39] Abraham, E., Zagoory-Sharon, O., & Feldman, R. (2021). Early maternal and paternal caregiving moderates the links between preschoolers' reactivity and regulation and maturation of the HPA-immune axis. Developmental psychobiology, 63(5), 1482-1498.

    [40] Swain, J. E., Kim, P., Spicer, J., Ho, S. S., Dayton, C. J., Elmadih, A., & Abel, K. M. (2014). Approaching the biology of human parental attachment: brain imaging, oxytocin and coordinated assessments of mothers and fathers. Brain research, 1580, 78-101.

    [41] Jones, N. A., & Sloan, A. (2018). Neurohormones and temperament interact during infant development. Philosophical transactions of the Royal Society of London. Series B, Biological sciences, 373(1744), 20170159.

    [42] Skuse, D. H., & Gallagher, L. (2011). Genetic influences on social cognition. Pediatric research, 69(5 Pt 2), 85R-91R.

    [43] Morris, A. S., Silk, J. S., Steinberg, L., Myers, S. S., & Robinson, L. R. (2007). The Role of the Family Context in the Development of Emotion Regulation. Social development (Oxford, England), 16(2), 361-388.

    [44] Eisenberg, N., Cumberland, A., & Spinrad, T. L. (1998). Parental Socialization of Emotion. Psychological inquiry, 9(4), 241-273.

    [45] Gottman, J. M., Katz, L. F., & Hooven, C. (1996). Parental meta-emotion philosophy and the emotional life of families: Theoretical models and preliminary data. Journal of Family Psychology, 10(3), 243-268.

    [46] Hajal, N. J., & Paley, B. (2020). Parental emotion and emotion regulation: A critical target of study for research and intervention to promote child emotion socialization. Developmental psychology, 56(3), 403-417.

    [47] Berk L. Development Through the Lifespan. 6th ed. Pearson; Boston, MA, USA: 2014.

    [48] Flavell, J. H., Flavell, E. R., & Green, F. L. (2001). Development of children's understanding of connections between thinking and feeling. Psychological science, 12(5), 430-432.

    [49] Larsen, J. T., To, Y. M., & Fireman, G. (2007). Children's understanding and experience of mixed emotions. Psychological science, 18(2), 186-191.

    [50] Misailidi, P. (2006). Young children's display rule knowledge: Understanding the distinction between apparent and real emotions and the motives underlying the use of display rules. Social Behavior and Personality: An international journal, 34(10), 1285-1296.

    [51] Zeman, J., & Garber, J. (1996). Display rules for anger, sadness, and pain: it depends on who is watching. Child development, 67(3), 957-973.

    [52] Eisenberg, N., & Morris, A. S. (2002). Children's emotion-related regulation. Advances in child development and behavior, 30, 189-229.

    [53] Kliewer, W., Fearnow, M. D., & Miller, P. A. (1996). Coping socialization in middle childhood: tests of maternal and paternal influences. Child development, 67(5), 2339-2357.

    [54] McKee, L. G., Parent, J., Zachary, C. R., & Forehand, R. (2018). Mindful Parenting and Emotion Socialization Practices: Concurrent and Longitudinal Associations. Family process, 57(3), 752-766.

    [55] Ren, Y., Han, Z. R., Ahemaitijiang, N., & Zhang, G. (2021). Maternal mindfulness and school-age children's emotion regulation: Mediation by positive parenting practices and moderation by maternal perceived life stress. Mindfulness, 12(2), 306-318.

    [56] Townshend K. (2016). Conceptualizing the key processes of Mindful Parenting and its application to youth mental health. Australasian psychiatry : bulletin of Royal Australian and New Zealand College of Psychiatrists, 24(6), 575-577.

    [57] Katz, L. F., Maliken, A. C., & Stettler, N. M. (2012). Parental meta‐emotion philosophy: A review of research and theoretical framework. Child Development Perspectives, 6(4), 417-422.

    [58] Dunsmore, J. C., Booker, J. A., & Ollendick, T. H. (2013). Parental Emotion Coaching and Child Emotion Regulation as Protective Factors for Children with Oppositional Defiant Disorder. Social development (Oxford, England), 22(3).

    [59] Lobo F.M., Lunkenheimer E., Lucas-Thompson R.G., & Seiter N.S. (2021). Parental Emotion Coaching Moderates the Effects of Family Stress on Internalizing Symptoms in Middle Childhood and Adolescence. Social Development, 30, 1023-1039.

    [60] Colegrove, V. M., & Havighurst, S. S. (2017). Review of nonverbal communication in parent-child relationships: Assessment and intervention. Journal of Child and Family Studies, 26(2), 574-590.

    [61] McKee, L. G., Parent, J., Zachary, C. R., & Forehand, R. (2018). Mindful Parenting and Emotion Socialization Practices: Concurrent and Longitudinal Associations. Family process, 57(3), 752-766.

    [62] Ren, Y., Han, Z. R., Ahemaitijiang, N., & Zhang, G. (2021). Maternal mindfulness and school-age children's emotion regulation: Mediation by positive parenting practices and moderation by maternal perceived life stress. Mindfulness, 12(2), 306-318.

    [63] Yan, J. J., Schoppe-Sullivan, S., Wu, Q., & Han, Z. R. (2021). Associations from parental mindfulness and emotion regulation to child emotion regulation through parenting: The moderating role of coparenting in Chinese families. Mindfulness, 12(6), 1513-1523.

    [64] Burgdorf, V., Abbott, M. J., & Szabó, M. (2022). A Mindful Parenting Program for Parents Concerned About Child Internalizing Problems: a Randomized Controlled Feasibility Study. Mindfulness, 13(2), 430-448.

    [65] Evans, S., Bhide, S., Quek, J., Nicholson, J. M., Anderson, V., Hazell, P., Mulraney, M., & Sciberras, E. (2020). Mindful Parenting Behaviors and Emotional Self-Regulation in Children With ADHD and Controls. Journal of pediatric psychology, 45(9), 1074-1083.

    [66] Han Z.R., Qian J., Gao M., Dong J. (2015) Emotion Socialization Mechanisms Linking Chinese Fathers', Mothers', and Children's Emotion Regulation: A Moderated Mediation Model. Journal of Child and Family Studies, 24, 3570-3579.

    [67] Jin, Z., Zhang, X., & Han, Z. R. (2017). Parental Emotion Socialization and Child Psychological Adjustment among Chinese Urban Families: Mediation through Child Emotion Regulation and Moderation through Dyadic Collaboration. Frontiers in psychology, 8, 2198.

    [68] Li, D., Li, D., Wu, N., & Wang, Z. (2019). Intergenerational transmission of emotion regulation through parents' reactions to children's negative emotions: Tests of unique, actor, partner, and mediating effects. Children and Youth Services Review, 101, 113-122.

    [69] Hong, Y., McCormick, S. A., Deater-Deckard, K., Calkins, S. D., & Bell, M. A. (2021). Household Chaos, Parental Responses to Emotion, and Child Emotion Regulation in Middle Childhood. Social development (Oxford, England), 30(3), 786-805.

    [70] Hurrell, K. E., Hudson, J. L., & Schniering, C. A. (2015). Parental reactions to children's negative emotions: relationships with emotion regulation in children with an anxiety disorder. Journal of anxiety disorders, 29, 72-82.

    [71] Peisch, V., Dale, C., Parent, J., & Burt, K. (2020). Parent Socialization of Coping and Child Emotion Regulation Abilities: A Longitudinal Examination. Family process, 59(4), 1722-1736.

    [72] Cho S., Song J.-H., Trommsdorff G., Cole P.M., Niraula S., & Park S.-Y. (2022) Mothers' Reactions to Children's Emotion Expressions in Different Cultural Contexts: Comparisons across Nepal, Korea, and Germany. Early Education and Development, 33, 858-876.

    [73] Moed, A., Dix, T., Anderson, E. R., & Greene, S. M. (2017). Expressing negative emotions to children: Mothers' aversion sensitivity and children's adjustment. Journal of family psychology : JFP : journal of the Division of Family Psychology of the American Psychological Association (Division 43), 31(2), 224-233.

    [74] Seddon, J. A., Abdel-Baki, R., Feige, S., & Thomassin, K. (2020). The Cascade Effect of Parent Dysfunction: An Emotion Socialization Transmission Framework. Frontiers in psychology, 11, 579519.

    [75] Morelen, D., & Suveg, C. (2012). A real-time analysis of parent-child emotion discussions: the interaction is reciprocal. Journal of family psychology : JFP : journal of the Division of Family Psychology of the American Psychological Association (Division 43), 26(6), 998-1003.

    [76] Morelen D., Shaffer A., & Suveg C. (2016). Maternal Emotion Regulation: Links to Emotion Parenting and Child Emotion Regulation. Journal of Family Issues, 37, 1891-1916.

    [77] Koh, J., & Wang, Q. (2021). Mother-Child Reminiscing About Emotionally Negative Events and Children's Long-Term Mental Health. Frontiers in psychology, 12, 632799.

    [78] Ravi, S., Havewala, M., Kircanski, K., Brotman, M. A., Schneider, L., Degnan, K., Almas, A., Fox, N., Pine, D. S., Leibenluft, E., & Filippi, C. (2022). Parenting and childhood irritability: Negative emotion socialization and parental control moderate the development of irritability. Development and psychopathology, 1-10. Advance online publication.

    [79] Ugarte, E., Liu, S., & Hastings, P. D. (2021). Parasympathetic activity, emotion socialization, and internalizing and externalizing problems in children: Longitudinal associations between and within families. Developmental psychology, 57(9), 1525-1539.

    [80] Lunkenheimer, E. S., Hollenstein, T., Wang, J., & Shields, A. M. (2012). Flexibility and attractors in context: family emotion socialization patterns and children's emotion regulation in late childhood. Nonlinear dynamics, psychology, and life sciences, 16(3), 269-291.

    [81] Miller-Slough R.L., Dunsmore J.C., Ollendick T.H., & Greene R.W. (2016). Parent-Child Synchrony in Children with Oppositional Defiant Disorder: Associations with Treatment Outcomes. Journal of Child and Family Studies,25, 1880-1888.

    [82] Jespersen, J. E., Hardy, N. R., & Morris, A. S. (2021). Parent and Peer Emotion Responsivity Styles: An Extension of Gottman's Emotion Socialization Parenting Typologies. Children (Basel, Switzerland), 8(5), 319.

    [83] Combs-Ronto, L. A., Olson, S. L., Lunkenheimer, E. S., & Sameroff, A. J. (2009). Interactions between maternal parenting and children's early disruptive behavior: bidirectional associations across the transition from preschool to school entry. Journal of abnormal child psychology, 37(8), 1151-1163.

    [84] Yates, T. M., Obradović, J., & Egeland, B. (2010). Transactional relations across contextual strain, parenting quality, and early childhood regulation and adaptation in a high-risk sample. Development and psychopathology, 22(3), 539-555.

    [85] Cabecinha-Alati S., Malikin H., & Montreuil T.C. (2020). Emotion Regulation and Personality as Predictors of Mothers' Emotion Socialization Practices. Family Relations, 69, 1055-1072.

    [86] Zimmer-Gembeck M.J., Rudolph J., Kerin J., Bohadana-Brown G. Parent Emotional Regulation: A Meta-Analytic Review of Its Association with Parenting and Child Adjustment. International Journal Behavioral Development, 46, 63-82.

    [87] Kim, B. R., Teti, D. M., & Cole, P. M. (2012). Mothers' affect dysregulation, depressive symptoms, and emotional availability during mother-infant interaction. Infant mental health journal, 33(5), 469-476.

    [88] Bertie L.-A., Johnston K., & Lill S. (2021). Parental Emotion Socialisation of Young Children and the Mediating Role of Emotion Regulation. Australian Journal of Psychology, 73, 293-305.

    [89] Gershy, N., & Gray, S. (2020). Parental Emotion Regulation and Mentalization in Families of Children With ADHD. Journal of attention disorders, 24(14), 2084-2099.

    [90] Arellano, B., Gramszlo, C., & Woodruff-Borden, J. (2018). Parental reactions to children's negative affect: The moderating role of parental GAD. Journal of anxiety disorders, 53, 22-29.

    [91] Morford, A. E., Cookston, J. T., & Hagan, M. J. (2017). Parental distress tolerance in three periods of child development: The moderating role of child temperament. Journal of Child and Family Studies, 26(12), 3401-3411.

    [92] Chen, H., He, T., Xu, M., Zhao, J., Li, L., & Lin, X. (2021). Children's oppositional defiant disorder symptoms make parents difficult to be nice: Longitudinal association among parent emotion regulation, child emotion regulation and children's oppositional defiant disorder symptoms in Chinese children with oppositional defiant disorder. Clinical child psychology and psychiatry

    [93] Wang, M., Wang, Y., Wang, F., & Xing, X. (2021). Parental Corporal Punishment and Child Temperament: Independent and Interactive Predictors of Child Emotion Regulation in China. Journal of interpersonal violence, 36(11-12), NP6680-NP6698.

    [94] Craig, S. G., Goulter, N., Andrade, B. F., & McMahon, R. J. (2021). Developmental Precursors of Primary and Secondary Callous-Unemotional Traits in Youth. Child psychiatry and human development.

    [95] Lindsey E. W. (2020). Relationship context and emotion regulation across the life span. Emotion (Washington, D.C.), 20(1), 59-62.

    [96] Brumariu L. E. (2015). Parent-Child Attachment and Emotion Regulation. New directions for child and adolescent development, 2015(148), 31-45.

    [97] Cassidy J. (1994). Emotion regulation: influences of attachment relationships. Monographs of the Society for Research in Child Development, 59(2-3), 228-249.

    [98] Allen J. Mentalizing in practice. In: Allen J., Fonagy P., editors. Handbook of Mentalization-Based Treatment. Wiley; Hoboken, NJ, USA: 2006. pp. 3-30.

    [99] Fonagy P. The Mentalization-Focused Approach to Social Development. In: Busch F.N., editor. Mentalization Theoretical Considerations, Research Findings and Clinical Implications. Taylor & Francis Group; New York, NY, USA: 2008. pp. 3-56.

    [100] Sharp C., & Fonagy P. (2008). The parent's capacity to treat the child as a psychological agent: Constructs, measures and implications for developmental psychopathology. Social Development, 17, 737-754.

    [101] Slade, A., Grienenberger, J., Bernbach, E., Levy, D., & Locker, A. (2005). Maternal reflective functioning, attachment, and the transmission gap: a preliminary study. Attachment & human development, 7(3), 283-298.

    [102] Vargas N., Morales M., Witto A., Zamorano J., Olhaberry M., & Farkas C. (2016) ¿En qué medida la mentaliza-ción parental y el nivel socioeconómico predicen el lenguaje infantil? Piscoperspectivas, 15, 169-180. [abstract]

    [103] Fonagy P., Gergely G., Jurist E., Target M. Affect Regulation, Mentalization and the Development of the Self. Other Press; New York, NY, USA: 2002.

    [104] Camoirano A. (2017). Mentalizing Makes Parenting Work: A Review about Parental Reflective Functioning and Clinical Interventions to Improve It. Frontiers in psychology, 8, 14.

    [105] Meins, E., Fernyhough, C., Fradley, E., & Tuckey, M. (2001). Rethinking maternal sensitivity: mothers' comments on infants' mental processes predict security of attachment at 12 months. Journal of child psychology and psychiatry, and allied disciplines, 42(5), 637-648.

    [106] Suchman, N. E., DeCoste, C., Leigh, D., & Borelli, J. (2010). Reflective functioning in mothers with drug use disorders: implications for dyadic interactions with infants and toddlers. Attachment & human development, 12(6), 567-585.

    [107] Garrido-Rojas, L. (2006). Apego, emoción y regulación emocional. Implicaciones para la salud [Attachment, emotion and emotional regulation. Implications for health]. Revista Latinoamericana de Psicología, 38(3), 493-507. [abstract]

    [108] Kobak, R. R., & Sceery, A. (1988). Attachment in late adolescence: working models, affect regulation, and representations of self and others. Child development, 59(1), 135-146.

    [109] Allen J., Fonagy P., Bateman A. Mentalizing in Clinicial Practice. American Psychiatric Publishing; Arlintong, TA, USA: 2008.

    [110] Fonagy, P., & Target, M. (1997). Attachment and reflective function: their role in self-organization. Development and psychopathology, 9(4), 679-700.

    [111] Slaughter, V., Peterson, C. C., & Carpenter, M. (2009). Maternal mental state talk and infants' early gestural communication. Journal of child language, 36(5), 1053-1074.

    [112] Ruffman, T., Slade, L., & Crowe, E. (2002). The relation between children's and mothers' mental state language and theory-of-mind understanding. Child development, 73(3), 734-751.

    [113] Jenkins, J. M., Turrell, S. L., Kogushi, Y., Lollis, S., & Ross, H. S. (2003). A longitudinal investigation of the dynamics of mental state talk in families. Child development, 74(3), 905-920.

    [114] Santelices, M. P., Vallotton, C. A., Farkas, C., Chang, T. F., Franco, E., & Gallardo, A. M. (2021). Mothers' Use of Regulatory Talk with Toddlers in Chile and the US: How Do Cultural Values and Children's Gender Affect Mothers' Regulatory Talk at 12 and 30 Months?. Children (Basel, Switzerland), 8(10), 874.

    [115] Farkas C., Strasser K., Badilla M., & Santelices M.(2017). Mentalization in Chilean Educational Staff with 12-Month-Old Children: Does It Make a Difference in Relation to What Children Receive at Home? Early Education and Development, 25, 1-19.

    [116] Osório, A., Meins, E., Martins, C., Martins, E. C., & Soares, I. (2012). Child and mother mental-state talk in shared pretense as predictors of children's social symbolic play abilities at age 3. Infant behavior & development, 35(4), 719-726.

    .

    [117] King, E. & La Paro, K. (2015). Teachers' Language in Interactions: An Exploratory Examination of Mental State Talk in Early Childhood Education Classrooms, Early Education and Development, 26:2, 245-263.

    [118] Garner P.W., & Dunsmore J.C. (2011). Temperament and maternal discourse about internal states as predictors of toddler empathy- and aggression-related behavior. Journal of Early Childhood Research, 9, 81-99.

    [119] Keller H., Borke J., Lamm B., Lohaus A., & Yovsi R.D. (2011). Developing patterns of parenting in two cultural communities. International Journal of Behavioral Development, 35, 233-245.

    [120] Taumoepeau, M., & Ruffman, T. (2008). Stepping stones to others' minds: maternal talk relates to child mental state language and emotion understanding at 15, 24, and 33 months. Child development, 79(2), 284-302.

    [121] Rollo, D., & Sulla, F. (2016). Maternal Talk in Cognitive Development: Relations between Psychological Lexicon, Semantic Development, Empathy, and Temperament. Frontiers in psychology, 7, 394.

    [122] Adams, S., Kuebli, J., Boyle, P. A., & Fivush, R. (1995). Gender differences in parent-child conversations about past emotions: A longitudinal investigation. Sex Roles: A Journal of Research, 33(5-6), 309-323.

    [123] Chang T., Farkas C., Vilca D., & Vallotton C.(2017). U.S. and Chilean Mothers' Use of Mental References with Infant Girls and Boys: Comparison of Maternal Practices in Gender Socialization via Language in Two Countries. Journal of Cross-Cultural Psychology, 48, 1271-1287.

    [124] Streit, C., Carlo, G., Ispa, J. M., & Palermo, F. (2017). Negative emotionality and discipline as long-term predictors of behavioral outcomes in African American and European American children. Developmental psychology, 53(6), 1013-1026.

    [125] Endendijk J., Groeneveld M., van der Pol L., van Berkel S., Hallers-Haalboom E., Mesman J., & Baker-mans-Kranenburg M. (2014). Boys don't play with dolls: mothers' and fathers' gender talk during picture book reading. Parenting, 14, 141-161.

    [126] Fivush, R., Brotman, M. A., Buckner, J. P., & Goodman, S. H. (2000). Gender differences in parent-child emotion narratives. Sex Roles: A Journal of Research, 42(3-4), 233-253.

    [127] Denham, S. A., Zoller, D., & Couchoud, E. A. (1994). Socialization of Preschoolers' Emotion Understanding. Developmental Psychology, 30, 928-936.

    [128] Dunn, J., Brown, J., & Beardsall, L. (1991). Family talk about feeling states and children's later understanding of others' emotions. Developmental Psychology, 27(3), 448-455.

    [129] Fivush R., Kuebli J. Making everyday events emotional: The construal of emotion in parent-child conversations about the past. In: Stein N.L., Ornstein P.A., Tversky B., Brained C., editors. Memory of Everyday and Emotional Events. Lawrence Erlbaum Associates; Mahwah, NJ, USA: 1997. pp. 239-266.

    [130] Chang A., Sandhofer C.M., & Brown C.S. (2011). Gender Biases in Early Number Exposure to Preschool-Aged Children. Journal of Language and Social Psychology, 30, 440-450.

    [131] Carter MJ. Gender Socialization and Identity Theory. Social Sciences. 2014; 3(2):242-263.

    [132] Spinrad T.L., Morris A.S., Luthar S.S. Introduction to the Special Issue: Socialization of Emotion and Self-Regulation: Understanding Processes and Application. Dev. Psychol. 2020;56:385-389.