Le coallaitement de la petite voix de Joy

Le coallaitement

Le coallaitement, c'est le fait de continuer à allaiter son premier enfant quand un second arrive et qu'on l'allaite lui aussi.

Très souvent, on allaite donc un bébé et un bambin.

Parce que quand j'étais enceinte de mon deuxième, je me posais beaucoup de questions à ce sujet et j'ai trouvé très peu de réponses, j'ai eu envie de partager mon expérience et le fruit de mes recherches.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je me présente : je suis une maman de deux jeunes enfants et je suis surtout une grande passionnée de parentage proximal, d'éducation positive et de la pédagogie Montessori. Retrouvez-moi sur YouTube en tapant « La Petite Voix de Joy ».

Quand je suis tombée enceinte de mon deuxième, ma première avait 18 mois. Et pour moi, c'était hors de question de la sevrer. C'était encore mon bébé et puis, je sais les avantages de l'allaitement et finalement, c'est quelque chose que l'on ressent dans ses tripes et j'avais juste pas envie que ces moments de complicité se terminent. Il y a bien longtemps, j'avais dévoré ce livre sur le B.A.BA de la maternité (que je recommande par ailleurs) et j'avais lu des témoignages de mamans coallaitantes qui m'avaient fait rêver. Et en même temps, ça ne m'empêchait pas de me poser 1000 questions. Je ne connaissais personne qui était passé par là et vivre une expérience sans jamais avoir eu de témoignage direct, ce n'est pas toujours rassurant. J'ai pas mal hésité à publier cette vidéo mais cette motivation a finalement été plus forte que ma pudeur ou la peur du jugement de certains.

Dans cette vidéo, je vous parle de mon expérience mais aussi de tout ce que j'ai lu et entendu sur le sujet pour que vous puissiez, comme d'habitude, vous positionner quant au coallaitement et que vous puissiez prendre le chemin qui vous conviendra le mieux.

SEVRAGE POUR CAUSE DE GROSSESSE

Il arrive que certains ainés qui ressentent la composition du lait changer se sèvrent spontanément quand la maman tombe enceinte. Et il y a même des enfants qui ressentent la grossesse avant que la maman n'ait pu le réaliser, s'ils parlent déjà, ils peuvent l'exprimer ou exprimer le fait que le lait a un autre goût ou encore, par leur comportement changeant lorsqu'ils ne parlent pas encore.

De mon expérience, j'ai vraiment ressenti une baisse de lactation vers le milieu de la grossesse. Je ne souhaitais pas que mon ainée se sèvre car elle n'avait pas encore 2 ans et demi. Et c'est vers la fin du 2e trimestre que j'ai commencé à ressentir que l'allaitement devenait difficile. Mon ventre prenait de plus en plus de place et je sentais mes seins sensibles. Je n'ai jamais eu de sentiment d'agressivité comme peuvent le vivre certaines mamans mais parfois, je mettais très clairement ma limite. J'ai pris mon mal en patience les derniers mois car je savais que ça passerait.

Après il y a aussi des enfants qui arrêtent l'allaitement pendant la grossesse et redemandent à téter quand le bébé est né et soit la tétée est symbolique, juste pour une fois et ne redemandent plus jamais, soit ils reprennent pour plus longtemps.

Je pense qu'entre autre chose, la poursuite de l'allaitement de mon ainée lui a permis d'accepter entièrement et pleinement la naissance de son petit frère. Si vous avez envie de mettre toutes les chances de votre côté pour que cette relation se passe au mieux, je vous laisse ma vidéo sur le sujet « comment préparer son ainé à l'arrivée d'un bébé » ? Et aujourd'hui, par imitation, on la retrouve parfois dans le fauteuil en train d'allaiter 2 de ses poupées.

L'OCYTOCINE, UN LIEN INVISIBLE

Et concernant notre expérience : je suis quasi certaine que mon ainée a fini par provoquer la naissance de son petit frère. Je pense qu'elle a eu une influence sur son heure de naissance. La veille de l'accouchement, en allant dormir, je sentais qu'il était bas, je sentais que ça serait probablement pour le lendemain. On l'attendait déjà depuis 9 jours, oui, ça faisait 9 jours qu'il avait dépassé son terme ! Et le matin, mon ainée s'est réveillée à 6h et est venue téter dans le lit. Les contractions ont rapidement commencé et à 6h20, je ne tenais plus, elles étaient déjà trop fortes que pour continuer à allaiter dans le calme. Il parait que l'allaitement, bien qu'il sécrète de l'ocytocine... qui elle-même provoque des contractions utérines... ne provoque pas de contractions qui pourraient provoquer la naissance avant les 38 semaines de grossesse donc votre bébé n'est pas en danger de prématurité. Dans notre cas, elle nous a peut-être bien aidé car qui sait si je n'aurais finalement pas dû passer par de l'ocytocine de synthèse pour provoquer ce bébé qui tardait à naitre... Et donc, l'accouchement à la maison aurait été compromis. Je pense que le fait de ne jamais avoir été séparée de ma grande fille nous a aussi beaucoup aidé dans cette période où les ainés peuvent parfois se sentir abandonnés. Je vous avais déjà raconté mon premier accouchement, dans une maison de naissance et dans l'eau. Ici, elle a carrément assisté à l'accouchement de son petit frère. Je pourrais vous le raconter dans une prochaine vidéo. Si ça vous intéresse, dites-le moi en commentaire. Je voulais aussi vous dire que Tao, a super bien tété dès sa naissance.

MONTÉE DE LAIT

Par la suite, mon ainée m'a été bien utile lors de la montée de lait et lors des engorgements qui ont suivi. En fait, j'ai vite réalisé qu'un enfant est beaucoup plus efficace qu'un petit bébé. Alors que le bébé va téter 20 minutes sans que j'ai l'impression que mon sein soit vide, un enfant pour le même temps va vraiment tout vider et je vais sentir qu'elle va déglutir une grande quantité.

EN MÊME TEMPS

Il m'arrive quelque fois d'allaiter les deux enfants en même temps. J'ai même une photo du début de vie de Tao où ils sont tous les deux allaités et se sont tous les deux endormis au sein. Cette photo est juste magnifique pour moi. La première fois, je me suis sentie si fière de pouvoir leur donner tout le meilleur de moi-même. Dans ses moments où mon ainée prend la petite main de son petit frère, je me dis aussi que c'est certainement une belle relation qui s'instaure entre eux. Mais en général, je préfère prendre un moment unique pour chacun à la fois.

Vittoria a été sevrée la nuit il y a déjà longtemps, quand j'ai ressenti que c'était trop pour moi et que je n'arrivais plus à l'allaiter en étant sereine et avec plaisir. Ce qui a facilité le vécu de ma grossesse et facilite aujourd'hui encore clairement l'allaitement de Tao pendant la nuit et permet de survivre à ces réveils nocturnes qui seraient trop fréquents pour moi si je devais les allaiter les deux.

ASSEZ DE LAIT ?

Quand l'idée du coallaitement est devenue plus concrète, je me demandais si il resterait assez de lait pour mon bébé si ma grande venait d'être allaitée.

J'ai souvent entendu qu'il valait mieux donner au plus grand le sein que bébé venait de téter, comme ça, on en gardait toujours un full pour au cas où. Et c'est vraiment ce qui est préconisé. Sauf qu'ici, ma grande est hyper frustrée car il ne reste souvent pas assez à son gout et vu qu'elle sait s'exprimer maintenant, elle me le dit. Alors ici, quand je l'allaite, je veille à ce que bébé ait bien mangé et je lui donne tout ce qu'il y a. Et sérieux, no stress. Ça ne m'est littéralement jamais arrivé de me dire que je n'avais plus assez pour bébé.

Quand j'ai informé ma sage-femme que je coallaitais, elle a commencé à me poser des questions, comme si j'étais l'experte en la matière et que je pouvais lui apprendre des choses, c'était marrant ! Elle m'a quand même indiqué quelque chose d'assez logique que je vous partage : Le colostrum, vous connaissez surement cette substance super riche que l'on produit les premiers jours de vie de notre bébé et plein d'anticorps, est aussi super bénéfique pour notre plus grand.

Voilà les parents... les mamans je suppose pour la plupart. J'espère avoir répondu à vos interrogations. Sachez que même si c'était un souhait pour moi de coallaiter, rien n'était écrit d'avance. J'ai quelques fois eu peur que ma grande se sèvre durant la grossesse ou que Tao n'arrive pas à bien téter et que je ne puisse allaiter que Vittoria. Ce qui aurait été une désolation pour moi. Bref, j'ai aussi eu beaucoup de chance. J'espère que vous pourrez vivre l'expérience qui vous conviendra le mieux, et j'espère que toutes ces informations vous aideront à connaitre ce qui fait sens pour vous.

La Petite Voix de Joy sur YouTube