Pression sociale extérieure et pression intériorisée

Voix lactées - "Pression sociale et conseils non sollicités sur l'allaitement et l'alimentation" : Pression sociale extérieure et pression intériorisée

L.Léonard

La pression sociale liée à ces deux thématiques est énorme chez nous. Début ultra compliqué pour ma Louve vu qu'elle n'arrivait pas à prendre le sein correctement, LA en gavage d'oie à la maternité, LM en gavage biberon à notre retour à la maison. Téterelle. Désespoir et pleurs. J'ai reçu des tas de conseils contradictoires pour réussir à allaiter ma Louve.

Nous lui avons donné des biberons avec énormément d'Amour et de bienveillance, Papa étant toujours prêt, malgré la fatigue à m'apporter Eléa pour 5 min de tétée, pendant lesquels il descendait préparer un biberon, qu'on donnait en duo, qu'il donnait parfois seul pendant que je tirais mon lait.

La fatigue était présente et donc, les conseils non-sollicités ont été donné à la pelle pour qu'on puisse dormir - se reposer - conseils qui m'ont bien souvent démolie car je n'étais pas prête à les entendre à cause de mon histoire familiale, des hormones, de la fatigue aussi.

Je pensais qu'allaiter était « naturel », que cela roulait tout seul et quand nous nous sommes retrouvés dans la situation, je me suis rendue compte que les professionnels n'étaient absolument pas formés à l'allaitement, mais aussi qu'allaiter relevait d'une persévérance hors norme.

Et puis, il y a la pression sociale qui dit qu'allaiter est le mieux pour bébé pour ses défenses immunitaires, et cette pression fait culpabiliser les mamans biberonnantes... que j'étais un peu, même si c'était mon lait dans le bibi - car s'ensuit les conseils sur la confusion sein/tétine.

Je me suis retrouvée entre ces deux pressions : est-ce que je donnais le LM à mon bébé, en persévérant au sein ? au biberon ? Comment ? Ou est-ce que je donnais du LA avec le risque que mon bébé soit moins protégé mais qu'il fasse ses nuits ?

Encore aujourd'hui, nous subissons la pression : j'allaite encore ma Louve d'un an. La pédiatre, au dernier rendez-vous, malgré une courbe de poids magnifique nous a parlé de donner du lait de croissance à Eléa... Pourquoi ? Pourquoi ce conseil non-sollicité puisque notre bébé a une super courbe de poids et surtout qu'elle est en pleine forme ? Nous n'avons pas compris.

Aujourd'hui, Eléa est une petite fille épanouie qui adore le lait maternel et qui préfère 100x téter à manger - sauf si ce sont des macaronis (ou des macarons plein de sucre - exception faite pour son anniversaire). Encore une fois, la pression sociale fait qu'elle devrait manger X gr de purée par jour de salé, X gr de sucré - sauf que nous n'y sommes jamais arrivées.

En juillet, nous pleurions toutes les deux, à table, à cause de toute cette pression qu'on a mise sur mes épaules et que je lui ai transmise jusqu'au moment ou son Papa est intervenu pour stopper le carnage : Eléa n'était pas prête. Aujourd'hui, quand nous mangeons un croissant, elle en mange un bout - hier encore, elle mangeait un morceau de cabillaud dans mon assiette ...

Et sans toute cette pression extérieure et sans cette pression que je nous ai mise, nous allons bien mieux !

*LA = Lait Artificiel / *LM = Lait Maternel