Zébulon ou Xanax ?

04/10/2020

Voix parentales - "Burn-out parental, quand la pression devient trop forte" : Zébulon ou Xanax

Léonie

Burn out. Mais quel mot difficile, dissimulé par tant de sourires figés et de larmes étouffées.

Zébulon est un enfant miracle, attendu pendant 11 ans. FIV ratées et fausses couches à répétitions : 10 petits anges l'on précédé.

Avec Zom nous faisons le deuil de cette parentalité qui ne voulait pas de nous. Plus tard, nous découvrons une grossesse déjà bien entamée. Zébulon voulait vivre! Il a fallu que l'on accuse le coup. Il était bien là. Pourtant tout semblait si irréel. Comme un rêve éveillé, où l'on sait qu'à un moment on va se réveiller. Mais le quotidien commence : couches, biberon, pleurs ; Dans un tourbillon infernal. Zom s'investissait peu, déconnecté de cette réalité. Mais c'était la mienne ! Je ne dormais que par tranches d'1h30 ou 2h max. Mes journées et mes nuits étaient rythmées par ce petit être, qui aspirait toute mon énergie. Qui avait besoin de moi. Constamment. Je ne pensais plus qu'à lui, moi ? On verra plus tard.

Fini les sorties, le shopping. De toute façon avec les 15 kg restant de grossesse, à quoi cela servirait ? L'épuisement m'envahissait. Les amies ont déserté les cris et odeurs de couches sales. Et puis de toute façon je n'avais pas le temps.

La solitude s'est installée, sournoisement, peu à peu... S'en est suivit les reproches et incompréhensions de Zom. Lorsque je passais devant un miroir, j'avais honte de moi. De ce que j'étais devenue : un fantôme. Agissant par réflexes, par nécessité.

J'ai tellement attendu ce bébé, que je n'avais pas le droit de me plaindre ! Pas le droit d'être malheureuse, pas le droit de regretter. Je ne pouvais pas faire marche arrière, il fallait avancer. Je lui en voulais à mon petit Zébulon. Pourquoi alors que j'ai tout sacrifié, il me faisait vivre ça ? Cela allait être ça ma vie maintenant ?

Zom craqua. La séparation était inévitable. La descente aux enfers se confirmait. Encore plus seule. Je ne pouvais plus regarder mon fils, sans constater mon échec. Ma famille était détruite et j'en étais responsable. Enfin moi, ou Zébulon ? Non non non, on pas le droit de penser ça...Et lorsque je reprenais mes esprits, la culpabilité venait me rendre visite !

Une nuit de 8h ne rattrape pas des mois d'épuisement. Il m'aurait fallu des semaines. Alors j'ai fui cette vie que je ne supportais plus. Je me suis réfugié avec Zébulon chez mes parents et ma meilleure amie durant quelques semaines. Soutiens indéfectibles, qui ont pris le relais auprès de Zébulon, m'ont déculpabilisé, permis de dormir, de me recentrer sur moi et sur MES besoins. Ils m'ont sauvée.

Zom, retrouvant celle qu'il avait connu, revenu. Une nouvelle vie à trois. Une nouvelle relation plus sereine et pleine d'amour s'installa avec Zébulon.

Du temps et beaucoup de bienveillance envers moi même, m'ont permis de me pardonner.

Cela me paraît loin, très loin, pourtant nous restons alertes aux signes.

Et maintenant lorsque je veux aller faire une soirée filles au restau, je ne laisse plus le choix ! Partir pour mieux revenir !

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