
Alors ? Comment bébé dort ? Quand le petit d’homme ne fait pas les nuits de ses parents - Partie 2
Voix d'experts - "Alors ? Comment bébé dort ? Quand le petit d'homme ne fait pas les nuits de ses parents"
Partie 2 : Les mythes
Marine Manard
De nombreux mythes et les conseils qui en découlent pleuvent sur les jeunes parents fatigués. Les mythes les plus fréquents sont abordés ci-dessous et les réalités scientifiques associées seront détaillées. N'hésitez pas à commenter l'article avec les conseils et mythes auxquels vous avez été confronté(e)s.
Mythes autour du sommeil
Remplis-lui bien l'estomac !
La norme alimentaire pour le bébé humain est l'allaitement maternel, et l'allaitement maternel est associé à différents comportements non-nutritifs. Anthropologiquement, McKenna & Gettler [25] suggèrent que le corps de la mère est le seul environnement adapté au nouveau-né et que l'allaitement ne peut se dissocier du sommeil ou du portage. Ces auteurs inventent d'ailleurs le terme de « breastsleeping » associant l'allaitement (« breastfeeding » en anglais) au sommeil (« sleeping »).
En effet, les mères pratiquant le breastsleeping allaitaient leur enfant environ 6 fois pendant la nuit contre 2 à 3 fois pour les mères ne partageant pas leur lit [26]. Les mères pratiquant le breastsleeping ne se rendaient souvent pas ou à peine compte de ces tétées, et cet allaitement nocturne est reconnu comme essentiel au maintien d'une lactation satisfaisante [27] ainsi qu'à l'espacement des naissances [28]. De plus, le sevrage précoce est régulièrement lié à la perception d'une lactation insuffisante [29] qui elle-même est engendrée par un sommeil séparé.
Le lait humain est digéré
rapidement et l'enfant en pleine croissance rapide a besoin de manger toutes
les 2 à 3 heures [30, 31], donc l'enfant humain va se réveiller en fonction de
cela et le rythme est difficile à tenir sans un contact constant entre la mère
et l'enfant. L'un des arguments en faveur des formules de lait infantiles et de
leur effet bénéfique sur le sommeil est également un effet pervers. En effet,
si les enfants nourris au biberon faisaient des nuits moins entrecoupées (ce
qui est fortement discuté dans littérature scientifique), ceux-ci sont
également plus à risque de mort subite [32].
Cette tendance à penser que les enfants nourris au biberon pourraient dormir plus longtemps et paisiblement est-elle vraiment fondée ?
Plusieurs études ne trouvent aucun
lien entre le sommeil et la manière de nourrir les bébés (sein vs biberon)
[33, 34, 35, 36]. D'autres études
montrent une association entre la méthode de nourrissage et le sommeil, mais
qui en fait se résout par la maturation de l'enfant [37], association dès lors
trompeuse. Certaines recherches montrent moins de sommeil sur 24h pour les
mères allaitantes (48 minutes - [38]) alors que d'autres montrent l'inverse (45
à 47 minutes supplémentaires pour l'allaitement exclusif comparé à la
proposition d'une formule de supplément - [33]). De plus, l'ajout de céréales
en biberons de lait maternel ou de lait infantile n'a pas permis de mettre en
évidence de différence au niveau du sommeil de bébés de 5 semaines et de 4
mois. Cependant, après 7 semaines de collecte de données, quelle que soit la
méthode de nourrissage, les enfants ne recevant pas de céréales étaient 3 fois
plus nombreux à dormir 8 heures pendant la nuit [34]. Enfin, de façon
intéressante, dans une étude de 2018, des chercheurs ont observé que le sommeil
n'était pas influencé par la méthode de nourrissage (biberon vs allaitement)
mais que cette méthode influençait en fait la perception des réveils nocturnes
par les mères. En effet, les mères donnant le biberon avaient tendance à
surestimer le temps total de sommeil de leur bébé de 10 semaines, et les
périodes les plus longues de sommeil de leurs bébés de 10, 12 et 18 semaines
[39].
Ne l'endors pas au sein !
Grâce aux hormones telles que l'ocytocine, libérée chez la maman allaitante, et les hormones présentes dans le lait maternel, mères et enfants trouvent généralement rapidement le sommeil lorsqu'ils pratiquent le breastsleeping. Les cycles de sommeil se synchronisent, la connexion émotionnelle se renforce et la chaleur physique apaise parents et enfants [1]. Certains auteurs suggèrent que dans un contexte d'allaitement maternel, il est idéal d'endormir systématiquement l'enfant au sein [40 ; cité dans 20].
Notons toutefois que l'utilisation de biberons pour nourrir le bébé n'empêche en rien de maintenir un lien affectif ainsi qu'un contact physique et émotionnel rapproché. En effet, plusieurs études montrent que la proximité de l'enfant avec ses parents est bénéfique tant d'un point de vue émotionnel que psychologique. Cette proximité améliore l'attachement, la sensibilité maternelle, et le lien affectif, facteurs s'améliorant à chaque fois que la mère porte son enfant ou l'enlace dans ses bras. L'augmentation du nombre de contacts de ce type diminue également les risques de sévices ou de négligence dans les familles considérées à risque [41, 42, 43].
Ne l'endors pas dans les bras !
Parmi les mythes abordés par le Docteur Gonzalez dans son ouvrage [44], la plupart sont abordés dans cet article avec une revue de la littérature scientifique disponible sur le sujet (Dormir toute la nuit sans se réveiller, les « dangers » du cododo, l'équilibre psychologique et la mort subite ou encore le fait de ne pas téter la nuit... Sait-on jamais que votre mogwai se transforme en gremlins). Il reste les injonctions, comme de ne pas endormir bébé en chantant, en le portant ou en le promenant en poussette ou en voiture. Ces conseils viennent du mythe qu'un enfant a besoin de s'endormir seul pour pouvoir retrouver seul le sommeil lors d'un réveil nocturne. Cela suppose que l'enfant a une image fixe de ce qui l'entoure au moment de l'endormissement et donc paniquerait lorsque ces « choses » auraient disparu. Or, comme le Docteur Gonzalez l'explique dans son ouvrage [44], l'environnement change nécessairement entre l'endormissement et le milieu de la nuit (luminosité, bruits de la maison, ...). Pourquoi l'enfant réclamerait alors la stabilité de certains éléments (la présence du parent) plutôt que d'autres (bruit de la maison, de la télévision, la luminosité,... par exemple) ? Le Docteur Gonzalez conclut alors que ce que l'enfant réclame lors d'un réveil nocturne n'est pas « la dernière chose qu'il a vue » mais une personne et pas n'importe laquelle... En effet, s'il s'endort dans les bras de la voisine, il est peu probable que l'enfant réclame ces bras plutôt que ceux de sa maman lorsqu'il se réveillera quelques temps plus tard.
Enfants et parents doivent dormir séparément !
Alors que les recommandations sont souvent de ce type, différentes études montrent un effet délétère de la séparation de la mère et de son enfant pour les périodes de sommeil. En effet, chez les nourrissons de deux jours, la séparation du contact en peau à peau ne serait-ce que d'une heure provoque un stress physiologique profond [45]. Par la suite, une étude a observé que chez des bébés de 4 et 10 mois, la séparation dans une chambre différente pour dormir provoque des niveaux de stress élevés chez la mère et l'enfant. Au début, les niveaux de cortisol (hormone du stress) sont hauts et la mère répond généralement rapidement aux signes de détresse et aux cris du bébé. Cependant, après quelques jours, le taux de cortisol des mères redescend alors que celui des enfants reste élevé, indiquant la persistance d'un stress physiologique, même si ils ne manifestent plus de cris ou de pleurs [46]. Cette situation provoque alors une désynchronisation de la dyade mère-enfant, parasitant les capacités de réponse de la mère aux signaux de détresse de son enfant.
Faire dormir l'enfant séparément de son parent est une conception nord-Américaine et Européenne relativement récente. Cependant, selon certains chercheurs, le breastsleeping devrait rester la norme et a été la stratégie de survie optimale pour les humains, et l'est toujours pour les primates et d'autres mammifères. Bien que les mères allaitantes et pratiquant le cododo subissent plus de fragmentation du sommeil [47], elles sont souvent incapables de dire le nombre de fois qu'elles ont nourri leur enfant sur la nuit, ne s'éveillant pas tout à fait [48, 49, 50].
L'un des risques avec la promotion
du sommeil séparé est simplement que cela ne fonctionne pas dans de nombreux
cas. En effet, au lieu de donner des conseils en matière de sécurité pour
normaliser la pratique du partage de lit, le déconseiller ne suffit pas à
empêcher les mères de s'endormir avec leurs enfants, de façon parfois non
sécuritaire car imprévue [51]. L'un des arguments utilisés pour promouvoir le
sommeil séparé est le risque de décès associé au sommeil (mort subite). En
fait, ce risque n'est pas augmenté par le sommeil partagé lorsque les autres
facteurs de risque sont contrôlés (parents fumeurs ou consommateurs d'alcool/de
drogues, dormir sur le ventre, s'endormir avec l'enfant dans un canapé,
nourrissage au biberon [52]). De plus, la promotion du sommeil séparé est un
conseil délétère en cas d'allaitement. En effet, de par la composition aqueuse
de notre lait, le bébé s'éveille en moyenne toutes les 1h30, correspondant
étrangement à une durée de cycle de sommeil adulte [53]. Certains chercheurs
ont alors postulé que les besoins nutritionnels des bébés auraient conditionné
le temps moyen d'un cycle de sommeil adulte, suggérant la pratique naturelle du
cododo. De plus, l'allaitement fréquent permet une meilleure prise de poids et
une meilleure couverture immunologique. Enfin, l'allaitement nocturne permet également
un maintien de la lactation en termes de production adéquate, permettant
également un allaitement prolongé [54].
Bébé n'a plus besoin de boire/téter pendant la nuit à partir de X mois!
En imaginant que d'un point de vue de survie cela soit vrai. Il n'en est pas moins vrai que ce type d'injonction impose un comportement souhaité à plus faible que nous n'accepterions probablement pas nous-mêmes. N'avez-vous jamais bu un verre d'eau ou pris un encas entre 20h et 8h du matin ?
En plus de maintenir la lactation
en cas d'allaitement, cela permet également au bébé d'interagir, de stimuler
ses capacités psycho-sensorielles et de trouver du réconfort [55]. Ces éléments
sont valables pour les enfants de tous âges, selon leurs besoins, qu'ils soient
nourris au sein ou au biberon.
Mon enfant se réveille... est-ce normal ?
Alors que certaines études suggèrent que la plupart des enfants entre 6 et 9 mois dorment sans réveil nocturne, entre 10 et 12h [14], beaucoup de parents témoignent de réveils et s'inquiètent de la santé de leur enfant. Le Docteur Nédelcoux (Service d'explorations fonctionnelles du système nerveux au CHU de Bicêtre) rapporte en 1995 que 20 à 35% des enfants de 3 ans se réveillent la nuit et que ces réveils diminuent jusqu'à l'âge de 5 ans [56]. Le Docteur Jalin, spécialiste du sommeil, suggère que 60% des enfants entre 2 et 3 ans se réveillent au moins une fois par nuit. Parmi ces enfants, seuls 5% souffriraient d'un réel trouble du sommeil [56]. Une étude réalisée en Finlande sur 270 enfants montre que jusqu'à 3 mois, les bébés dorment en moyenne 15h alors que les enfants de plus de 9 mois dorment en moyenne 13h par jour. Les périodes de sommeil continu d'au moins 6h ne concernaient que 35% des enfants de moins de trois mois et environ 45% se réveillaient une à deux fois pour être nourris. Entre 3 et 5 mois, 50% dormaient 6h consécutives et 33 à 35% se réveillaient une à deux fois la nuit pour être nourris. De 6 à 8 mois, 58% des enfants dormaient 6h d'affilées mais 42% se réveillaient deux fois ou plus. Enfin, à partir de 9 mois 72% des enfants dormaient au moins 6h consécutives, laissant 28% d'enfants se réveillant encore deux fois ou plus [57]. Certains auteurs proposent même des chiffres plus élevés avec 66% d'enfants entre 2 et 3 ans se réveillant au moins une fois par nuit [58]. Enfin, une série d'études font état de taux variés de réveils jusqu'à l'âge de 5 ans. En voici quelques chiffres : Environ 90% des bébés réveillent leurs parents à trois semaines [14]. 46% se réveillent à 3 mois, 39% à 6 mois, 58% à 9 mois et 55% à 12 mois [59]. Les auteurs de cette étude suggèrent que la propension aux réveils à la fin de la première année pourrait correspondre aux avancements socio-émotionnels réalisés à cet âge [14]. Même plus tard, entre 16 et 24 mois, 44% présentent à la fois des réveils et des difficultés d'endormissement [60]. Une autre étude suggère également que 60% des enfants de 2 à 3 ans se réveillent encore la nuit [61 ; cité dans 55] ou encore qu'à 56 mois, 13.3% des enfants se réveillent également en cours de nuit et 12% des enfants de 4-5 ans avaient des difficultés d'endormissement [62].
A quoi servent les réveils nocturnes ?
L'anthropologue James McKenna a largement étudié la question. En analysant les espèces, les cultures, les faits historiques et physiologiques, il a pu observer que les exigences pédiatriques Euro-Américaines sur la manière de s'occuper des enfants et plus particulièrement concernant l'alimentation et le sommeil nocturne sont plutôt favorables aux exigences de la société. Exigences à propos de ce que les parents doivent être et de ce que les bébés doivent devenir (auto-suffisants et indépendants) aux dépens de ce qu'ils sont réellement : extrêmement dépendants et dont la maturation n'a pu se terminer avant la naissance. C'est pour cette raison que le corps de la mère reste le seul microenvironnement permettant une régulation comportementale et physiologique adéquate [63].
Point de vue évolutionniste
Avec l'évolution de l'être humain, le cerveau et donc le crâne a pris de l'ampleur, rendant les naissances plus complexes, ce qui requiert alors une assistance chez un mammifère devenu également bipède [64, 65]. La manière de s'occuper des enfants a alors évolué dans les pays Euro-Américains et industrialisés. D'une part, le lait maternel a été remplacé par des formules de lait artificiel ne pouvant pas être aussi adaptées que le lait provenant de notre espèce. En effet, l'utilisation de lait artificiel a tendance à entrainer des problèmes de santé lorsque l'accès à l'eau potable n'est pas garanti ou expose les bébés à des maladies infectieuses même dans les pays industrialisés. En effet, Chen et Rogan ont observé en 2004 [66] que le décès de 720 enfants de moins d'un an aurait pu être prévenu avec l'allaitement. D'autre part, le sommeil solitaire sur le ventre a été conseillé pour promouvoir un sommeil profond et prolongé, ce qui était un objectif purement culturel [67]. Cependant, ce conseil donné dans les années 1970 et 1980 a montré des effets dramatiques avec une augmentation importante de mort subite [68]. Actuellement, le partage de lit est déconseillé par les instances internationales, ce qui selon McKenna et ses collaborateurs est problématique en regard de la physiologie du sommeil des dyades mère-enfant.
Point de vue anthropologique
En comparant des enfants
Norvégiens et Samis*
[69], le lien suggéré entre sommeil solitaire et indépendance de l'enfant s'amenuise.
En effet, les enfants Samis, dormant avec leurs parents demandaient moins
d'attention à ceux-ci en périodes de jeu que les enfants Norvégiens. En fait,
l'émergence du concept de sommeil solitaire et ininterrompu des enfants comme
norme de sommeil sain est difficile à situer étant donné les influences
culturelles, religieuses, économiques et politiques. Les arguments ont été
multiples : favoriser l'individualité, préserver l'intimité du couple,
l'assise de l'autorité paternelle devant limiter les contacts physiques et
affectueux, ... Ainsi, le sommeil solitaire et ininterrompu est devenu la norme
en tant que contexte d'étude du sommeil des enfants. Des spécialistes de
l'époque comme John B. Watson conseillaient de limiter les contacts physiques
et affectueux ou encore comme le Docteur Spock (pas le commandant, un autre...),
encourageant les parents à entrainer les enfants au sommeil solitaire dès la
naissance en plaçant une serviette autour de la porte de la chambre afin
d'amoindrir le bruit des cris.
Ensuite, les techniques d'entrainement au sommeil avec « pleurs contrôlés » ont vu le jour (voir section dédiée à ce sujet) afin de conditionner les enfants à s'endormir seuls. Cette fois, l'autorité morale exercée par les spécialistes ne repose plus seulement sur les enfants mais également sur les parents devant scrupuleusement suivre les conseils donnés [70]. L'association Australienne de la santé mentale de l'enfant a réagi sur ses techniques, stipulant qu'elles ne répondaient pas de façon optimale aux besoins des nourrissons et pourraient avoir des effets négatifs en termes de santé émotionnelle et psychologique [54].
Le sommeil ininterrompu, solitaire et les méthodes de nourrissage aux formules de lait infantile étant des conceptions de la même époque, ces idées ont coloré les études scientifiques sur le sujet. En effet, les chercheurs travaillant au sein de leur culture utilisaient cette triade pour mesurer le « sommeil normal et sain » des enfants [71, 72]. Ainsi, les enfants ne répondant pas à ces critères devenaient d'emblée des patients potentiels nécessitant un traitement afin de faire correspondre leur sommeil à cette norme [70].
* Peuple autochtone d'une zone comprenant le nord de la Suède, la Norvège, la Finlande et la Laponie
Point de vue éthologique
Le sommeil et ses fonctions
restent un sujet de débat scientifique, que ce soit dans notre espèce ou chez les
primates non-humains. Cependant, un point de vue accordant les spécialistes
d'anthropologie biologique suggère qu'étant donné l'immaturité lors de la
naissance, une séparation même brève de la mère et de son petit provoque des
effets délétères et des conséquences physiologiques néfastes à long terme [73].
Les travaux d'Harlow (et de nombreux autres chercheurs ensuite) chez les
primates en sont un excellent exemple [74, 75, 76]. Ces études ont montré que
toute séparation de jour ou de nuit entre un enfant et sa mère provoque des modifications
physiologiques comme des décharges de cortisol, des dysfonctionnements
immunitaires, des anomalies respiratoires et cardiaques, une perturbation de
l'architecture du sommeil ainsi que des syndromes dépressifs. Ces observations
remettent en question la justification culturelle selon laquelle laisser les
enfants seuls la nuit est bénéfique. En effet, le petit d'homme nait avec la
plus grande immaturité neurologique et est le petit le plus dépendant de sa
mère pour la plus longue période [77, 54]. Né « prématurément », le
petit humain a besoin de stimulations sensorielles variées : son, odeur,
toucher, chaleur, mouvement, transport et émotions. Le partage de lit ou le « peau
à peau » permet d'augmenter les échanges entre le parent et l'enfant. Notons
d'ailleurs que lorsque l'enfant se repose sur le thorax d'un de ses parents
(peau à peau), il présente une respiration plus régulière, une meilleure
dépense énergétique, il grandit plus vite et expérimente moins de stress [78].
De plus, la durée du sommeil des enfants avec une grande quantité de contacts
corporels est accrue, les enfants sont moins agités, ont un meilleur rythme
cardiaque et respiratoire découlant sur une meilleure oxygénation [79].
Point de vue écologique
Le sommeil des primates est également
soumis à des pressions écologiques, dont des risques de prédation, les méthodes d'alimentation, et
les structures sociales [80]. Ainsi, les primates (mâles ou femelles) laissant
leurs petits en nids ou dans les arbres pour partir chercher à manger, passent
les moments de sommeil en contact proche de leurs petits [81, 82]. Par
ailleurs, les premiers hominidés ont présenté des évolutions (bipédie, chute
des poils limitant l'accroche à la mère et influençant la thermorégulation) ne
leur permettant plus de dormir dans les arbres et augmentant leur vulnérabilité
face à un prédateur [83]. Dès lors, il fallait pouvoir se préserver, d'abord
avec des outils et des groupes sociaux puis par le feu et les constructions. De
plus, l'architecture du sommeil humain semble répondre à ce besoin de
préservation avec une durée de sommeil profond plus courte que les phases de
sommeil léger où l'éveil est plus facile.
Point de vue biologique
James McKenna est un défenseur des bienfaits du cododo et particulièrement du partage de lit. Les études qu'il mentionne dans sa revue de 2007 [70] ainsi que ses propres études tendent à démontrer les bienfaits du contact rapproché pour le développement humain, ce qui explique que cette pratique soit si répandue dans le monde. En voici quelques avantages :
- Allaitement : Le partage de lit permet de favoriser la fréquence de l'allaitement et donc d'initier et de maintenir la lactation. De plus, l'allaitement permet de synchroniser les patterns de sommeil de l'enfant et de réguler sa position.
- Repos : Le contact rapproché pendant le sommeil permet de créer une interconnexion physiologique entre le sommeil de la mère et de l'enfant, permettant une régulation mutuelle et un sommeil plus long. La séparation, même limitée à la surface de couchage, crée un dérèglement à la fois de l'allaitement et de la régulation des états de sommeil.
- Mort subite** : La stimulation plus fréquente lors du sommeil partagé a des implications pour les risques de mort subite. L'enfant humain naissant exceptionnellement immature, le système respiratoire passe d'un contrôle autonome à une régulation volontaire. Cette capacité neurodéveloppementale s'acquiert entre 2 et 4 mois, période de grande vulnérabilité aux épisodes de mort subite. Le partage de lit permet alors aux enfants d'obtenir un signal et des indices respiratoires par le toucher, les sons, le mouvement de la poitrine et l'expiration de CO2 par la mère [84].
** Entendons par « mort
subite » un décès inexpliqué et soudain d'un enfant de moins d'un an au cours
de son sommeil. Des facteurs de risque ont été décrits chez la mère : la
consommation de tabac pendant ou après la grossesse, un âge de moins de 20 ans,
des soins prénataux faibles, une faible prise de poids, une anémie, la
consommation d'alcool ou de drogues, et des antécédents d'infections urinaires
ou sexuelles. Chez l'enfant, les facteurs de risques sont le sexe (plus grande
prévalence chez les garçons), un faible poids de naissance, la prématurité, et
l'exposition au tabac ou à la drogue. D'autres risques sont aussi reconnus mais
de façon moins systématique : surchauffe, dormir dans une pièce séparée,
dormir sans sucette, dormir avec un adulte dans un canapé ou être nourri au
lait artificiel [70].
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